Ed Harcourt

En 2001, on avait accueilli avec plaisir Here Be Monsters, le premier album d'Ed Harcourt. Depuis, le songwriter britannique a gravi les échelons d'une carrière exemplaire en composant une poignée d'albums aux mélodies relativement remarquables... mais pas toujours très remarquées !

Charmant mélodiste inspiré, voir romantique quand le cœur lui en dit, ce dandy pop a pourtant de quoi séduire mais son mérite n'est tout simplement pas reconnu à sa juste valeur, si bien que beaucoup ignorent que l'on peut aussi entendre de jolies pop-songs ailleurs que chez Coldplay ou chez The Divine Comedy. Inscrit aux abonnés absents des platebandes médiatiques depuis la sortie en 2006 de son dernier album, The Beautiful Lie, l'artiste fait pourtant preuve d'un songwriting mélodique et parfaitement bien taillé, allié à un chant gracieux et exalté.

Alors, qu'en est t-il donc sur ce Russian Roulette ? L'on n'ira pas crier au génie mais l'on pourra tout de même parier qu'Ed Harcourt devrait davantage élargir sa côte de popularité pour une raison très simple : il possède bel et bien un certain don pour faire des mélodies à la fois immédiates et raffinées mais aussi et surtout une manière de faire sonner toujours élégamment ses morceaux.
Dans ses nouvelles chansons, on ne sera pas étonné de retrouver quelques réminiscences de ses débuts avec Here Be Monsters. En témoigne par exemple l'extatique Caterpillar, sa ligne de piano et ses discrètes triturations électroniques. Piano mélancolique et mélodies pleines d'éclat (The Girl With the One Track Mind), soubresauts rock à la The Veils ou à la U2 (Russian Roulette et sa puissance crescendo) ou rythmiques entre country et rockabilly (rigolote mais pas transcendante, Creep Out of the Woodwork sent bon l'été sous les cocotiers).

En bref, cet EP de six titres regorge de bonnes initiatives, qu'il ne reste sans doute plus qu'à affiner pour atteindre enfin la reconnaissance d'un public plus vaste.