Kids Love Lies

Six mois à peine après une seconde livraison discographique, à savoir le frais Count In My Head, qui avait suscité un certain intérêt, le quintette mené par l’énergique et charismatique Ellen Murphy nous propose un nouveau single composé de trois nouvelles compositions. Evoluant dans la division du rock indépendant authentique et pêchu, où les états d’âme n’ont pas droit de cité, Kids Love Lies doit réussir le pari de conjuguer nonchalance et inventivité sans pour autant sombrer dans la désinvolture et l’ennui.

Dès les premières mesures de Under The Bed, si on retrouve la langueur des titres précédents, on est saisi par l’absence de réelle mélodie au sein de la chanson, ce qui a pour conséquence fâcheuse un décrochage très précoce de l’auditeur. En effet, le titre nous apparaît extrêmement fade, à l’inverse du morceau suivant, le très cohérent et entraînant Big Mouth. Aussi celui-ci aurait-il peut-être mérité de figurer comme titre phare du single.
Bluette acoustique sans aucun intérêt sur laquelle se pose une voix convenue et approximative, Learning To Smile révèle certes une autre facette de la musique du combo mais ne nous rassure guère sur la capacité de celui-ci à se renouveler et élargir son champ d’investigations musicales. Pire, on en vient à s’interroger sur les motivations profondes d’une formation qui pèche par manque cruel de projet et d’identité musicaux.

Bien peu convaincant, ce troisième fait d’armes de Kids Love Lies marque un sérieux coup d’arrêt dans la progression du quintette et devra être rapidement éclipsé et effacé par de nouvelles compositions que l’on espère plus personnelles et où la mélodie serait au premier plan. Mais pour l’heure, avant un verdict définitif à la prochaine réalisation discographique, accordons à nos « enfants » le bénéfice du doute.