Rapids!

Rapids! est un petit groupe se qualifiant de « post dance indie ». Cinq jeunes garçons sortant tout droit de Bournemouth donc, avec une envie d’en découdre à l’aide d’une batterie de guitares très math-rock, et un chant entre fébrilité et emportement. Si sur le papier le tout peut paraître alléchant, force est d’admettre que ce premier EP du groupe n’est pas si enthousiasmant, même s’il comporte quelques bonnes idées, malheureusement trop peu exploitées.

En effet, dès l’introduction de Maps, l’auditeur est plongé dans un univers math-rock avec des guitares pleines de fraîcheur, et l’on reconnait très vite l’influence de groupes comme Bloc Party ou plus récemment Foals. Le tout est relativement enjoué au début, jusqu’à laisser place à un titre énergique, et presque assommant. Néanmoins, on se rattrape vite sur The Elitist, titre puissant, du genre à vous faire suer sur le dancefloor. Une réussite, et sans nul doute le titre fort de cet EP, même si l’on regrette à nouveau quelques erreurs de jeunesse sur la fin du titre.
A vrai dire, la déception qui peut se produire via l’écoute de cet EP ne relève pas intrinsèquement de la qualité générale des compositions : comme je l’ai déjà dit, Maps et The Elitist sont de très bonnes chansons. Cependant, à chaque écoute, on reste perplexe sur la façon dont le groupe finit ses chansons, avec une sorte de schéma linéaire et plutôt ennuyeux : la chanson monte en intensité, jusqu’à tomber dans une sorte de rock pataud, où le groupe semble vouloir « envoyer la sauce », mais avec un certain amateurisme. Les écoutes répétées sont donc gâchées par ce manque de rigueur, qui est véritablement la tare de cet EP.
Pour finir, Void conclu le disque en misant plus sur ce ton exaspérant. Le titre en lui-même n’est pas mauvais de bout en bout, mais on discerne seulement les bribes d’une mélodie ingénieuse, plaisante. Tout est brouillé par une nappe de son volontairement puissant et hargneux, mais qui peine à convaincre.

On reste donc assez dubitatif à l’écoute de cet EP de Rapids!, qui, au fond, ont le talent pour au moins arriver à la cheville de leurs ainés, mais qui commettent ici trop d’erreur, d’imperfections, que l’on aimerait gommer pour un album plus rigoureux, plus adulte. A force d’aller vite, Rapids! se sont perdus en chemin, mais nul doute qu’il sauront se ressaisir. On l’espère pour eux.