Rapids!

Bloc Party, Foals, The Automatic... les comparaisons se bousculent joyeusement au portillon quand vient le moment de parler de Rapids!, jeune formation anglaise originaire de Bournemouth. D’abord tenté par le jeu des sept ressemblances, on décide finalement de passer outre la facilité, et d’apprécier la nouvelle livraison du groupe pour ce qu’elle est, abstraction faite de l’influence d’illustres ainés. Un parti-pris qui, s’il se veut avantageux pour Rapids!, ne peut cependant faire oublier les faiblesses évidentes de Fuses.

De prime abord, il est vrai que la fougue toute adolescente qui émane de titres comme The Elitist séduit son monde : racés et entrainants, les morceaux de ce nouveau single constituent le genre de sucreries qui vous dynamisent, à coup sûr, un public parisien des mauvais jours (ce qui n’est finalement pas si rare que ça). Mais aussi bonne qu’elle soit, cette première impression ne peut que s’effacer avec le temps, la faute à des compositions trop simplistes pour prétendre maintenir l’attention de l’auditeur sur le long terme : lassantes, car bâties autour d’un même et bien terne schéma, ces dernières sont également plombées par un phrasé et une rythmique qui risquent fort de se montrer épuisants si le disque ne s’écoute pas avec parcimonie. Face à cet amer constat, on ne peut que suggérer au groupe anglais de revoir sa copie, sans quoi il risquerait d’accoucher d’un album aux frontières de l’indigeste.

Pour Rapids!, les singles se suivent et, malheureusement, se ressemblent. Si le quintet à bien le talent que certains leur prête, il serait grand temps qu’il le montre franchement.