Red Shoe Diaries

En 2009, Red Shoe Diaries sortait son premier EP, mélange astucieux de surf-pop (influence revendiquée sur Jesus Don’t Care où l’on pouvait entendre « I don’t even care if The Beach Boys never sing again ») et de folk sur lequel se posaient des riffs de guitares électriques au son tout droit sorti de westerns. On sentait chez Red Shoe Diaries la volonté de livrer de longues ballades pour les grands espaces, sans pour autant renier l’héritage pop laissé par leurs concitoyens anglais. Le quintette de Nottingham nous revient avec un nouvel EP intitulé judicieusement When I Find My Heart...

En effet, le songwriter Thomas William semble avoir retrouvé son cœur et laissé sa mélancolie derrière lui. Dommage, sa capacité à émouvoir était réelle. En un temps record, l’Introduction du Debut EP était parvenue à nous faire sombrer dans une tristesse d’une beauté incroyable. Heureusement, on retrouve sur When I Find My Heart... la pop gracieuse aux éléments folk qui avait illuminé le premier EP du groupe.
Même si ce disque ne nous apprend pas grand chose sur le groupe de Nottingham, on y trouve quelques nouveautés, notamment l’apparition de Leanne Narewski aux « lead vocals », elle qui s’était à tort contentée de faire les cœurs jusqu’à présent. Ce tort semble être reconnu puisque la jeune femme apparaît pleinement sur deux morceaux : elle chante seule sur Snowbird (Talk To Me) et partage le micro avec Thomas William sur Ice And Snow. On peut également remarquer que, d’une manière générale, le son de Red Shoe Diaries hérite de plus en plus de l’Amérique, parfois jusqu’à flirter avec Calexico et son magnifique son de guitare folk. Malheureusement, les « guitares western » se font rares, on aurait aimé plus de cuivres.

Mis à part le sublime titre The Love That You Read About, qui sonne comme le glas de la tristesse du songwriter et pourrait bien annoncer le début de son émancipation, When I Find My Heart... demeure plutôt décevant. Il s’agit certes d’un disque plaisant à l’oreille et agréable à écouter en cette période estivale. Cependant, on pouvait s’attendre à mieux. Passé le premier titre, le groupe tombe dans la facilité et ne fait que livrer des balades pop peu originales. Le talent de songwriter de Thomas Narewski n’est pas toujours mis en avant par les arrangements et on ne peut, face à cette musique joyeuse et bébête, que regretter la douce et magnifique mélancolie du premier EP du groupe. Heureusement, Red Shoe Diaries nous quitte sur Encyclopedic Pain et le retour de la sensibilité du songwriter mais, encore une fois, celle-ci n’est pas accompagnée des arrangements qu’elle mérite.

On peut espérer pour le futur que des instruments folkloriques (cuivres, guitares holywoodiennes) viennent plus souvent enrichir les belles compositions de Thomas Narewski car c'est là que réside tout le charme de Red Shoe Diaries.