Aquilo

Jamais deux sans trois. Plus d'un an après la sortie d'un premier EP, le duo Aquilo dont on attend toujours désespérément l'album, continue de faire grandir les attentes avec ce troisième petit format : Calling Me. Un dernier EP qui est de loin leur meilleur. Si la maturité est depuis longtemps acquise, la puissance et la richesse des arrangements aux accents souls inédits en font un petit chef d'oeuvre.

La singularité d'Aquilo pourrait se résumer à l'écoute de Calling Me, titre sur lequel le duo démontre une capacité bien rare : celle de mettre en musique le silence. Ce morceau est aussi attractif en raison de sa mélodie épurée que grâce l'écho dans lequel chaque instrument semble s'échapper. A teneur résolument soul donc, Ben et Tom semblent avoir trouvé leurs voix. Les choeurs angéliques demeurent, mais cette fois sur le beat grave des refrains le duo se découvre un nouveau souffle et se libère. Les arrangements électroniques pourtant minimalistes achèvent d'embaumer ce qui s'avère être la plus belle chanson de cet EP.

La métamorphose la plus flagrante est à mettre au compte de Put Me Down. Sur une guitare funk pratiquement étouffée, Aquilo franchit le cap et nous emmène vers une pop presque dansante, toujours emprunte de cette mélancolie ambiante et saisissante que la légèreté des claviers et des nappes synthétiques aériennes ajoutent en second plan. Les paroles sont scandées sur le beat saccadé. Nul doute que les deux anglais se sont mis en danger lors de la composition de cet EP, mais le pari réussi.
La fin de l'EP, toute aussi excellente, s'inscrit dans la lignée des deux précédents. La ballade mélancolique Waitingà la thématique romantique et juvénile, est en effet plus proche de ce que produisait le duo néo-mancunien à ses balbutiements.

Si le talent d'Aquilo n'est plus à prouver tant il coule de source, le duo du Lake District demeure toujours prompt à nous surprendre au gré de ses EP. Calling Me n'échappe pas à la règle : c'est une véritable merveille, le diagnostic est sans appel.