Isaac Gracie

Isaac Gracie est un de ces artistes repérés sur SoundCloud. Il avait tout pour y réussir : un talent de songwriter, une voix, de l'inspiration et un style pop folk qui s'accommode très bien d'une production minimale. Il a l'énergie de sa jeunesse (tout juste 24 ans) et enchaîne l'écriture de chansons et les tournées. Ce n'est pas complètement un débutant puisqu'il a dix ans d'expérience dans le chant, ayant démarré à l'âge de quatorze ans dans le choeur de sa paroisse de l'ouest Londonien. En deux ans il a signé chez Virgin, sorti quatre EPs, son premier album et enchaîné plus de cent concerts.

Épilogue de débuts en fanfare, sur Close Up - Looking Down EP, la joie se transforme en énergie. Ainsi, il a ajouté ces chansons (moins la reprise de The Strokes) à la réédition de son album pour qu'il finisse sur une note plus joyeuse. Même s'il a commencé dans sa chambre (son premier EP s'appelle Songs From My Bedroom), Isaac écrit et joue pour les autres, espérant que ces compositions trouveront une audience, ce qui a l'air d'être le cas pour le moment.

Le disque ouvre sur Show Me Love, de loin sa chanson la plus pop et la plus joyeuse. Parfaitement taillée pour les playlists radio, voire pour les stades, on pourrait penser que c'est l'arme absolue pour détrôner Ed Sheeran, en imaginant ce qu'aurait pu être une chanson joyeuse de Jeff Buckley. Mais je vous invite à regarder son vidéo clip, parodie de Rocky 4 low cost à la Wes Anderson, pour comprendre, que c'est juste une chanson joyeuse.


Broken Wheels, est un morceau pour la route, un peu comme si Coldplay à leurs débuts avaient voulu conquérir le marché américain par la route 66. Et il y a aussi une vidéo pour ce titre, car Isaac aime la musique, l'art et le cinéma. Il aime le drame et l'humour et cette vidéo n'en manque pas. Les premières images de ponts suspendus font penser à la sortie de Manhattan vers le New Jersey, mais c'est plutôt la sortie de Londres vers l'Essex et au lieu de croisé de rutilants camions, ce sont des tracteurs chargés de foin qu'Isaac croise sur sa route.


No, Nothing At All et You Only Live Once n'ont pas été mis en images, et s'il y a de l'humour dans ces chansons, il est trop subtil pour que je ne le remarque. Les titres sont plus graves et dans la lignée de son album, mais la tension qui en émane n'en ai pas moins jubilatoire. Si You Only Live Once vous dit quelque chose, c'est parce que c'est une reprise de The Strokes dans une version ralentie et semi-acoustique méconnaissable qui montre à la les talents de composition des américains et d'arrangeur du jeune anglais.