Chronique Single/EP
Date de sortie : 03.10.2025
Label :Silent Kid Records
Rédigé par
Jean-Christophe Gé, le 13 octobre 2025
Le Royaume-Uni se transforme en cocotte minute. Après les anglo-irlandais de Maruja et les Écossais de VLURE, c'est au tour des Gallois de Teethin de sortir un brûlot à prendre en pleine face. À peine un an après leur formation, ils sortent leur premier EP et je ne sais pas combien de temps encore ils auraient pu garder cette rage sous cloche. Leur musique est un mélange de rock et d'électro musclé rappelant les meilleures heures de Nine Inch Nails ou de The Prodigy.
Une fois relevé après cet uppercut, ce qui frappe c'est la maturité de leur musique et la qualité de leur production. Ecoutez DUD et sa ligne basse dantesque pour vous faire une idée. Ce sont les premiers pas de Teethin, mais il est clair que les membres du groupe n'en sont pas à leurs débuts ! Tels des super-héros, chacun arrive avec son super pouvoir et son expérience : James Mina, au chant, a participé à des projets punk, grime et hip-hop, Greg Davies était batteur dans un groupe de métal, Emily Kockan, aux claviers, vient du Shoegaze et du gothique alors que Don Phythian, qui joue de la guitare et des platines, était dans le Trap et le RnB.
Avec un tel melting pot, leur style est indéfinissable. Leur rage et leur énergie libératrice tiennent autant du punk que des raves. Pendant qu'on cherche à leur coller des étiquettes, on se prend des baffes car le fil conducteur n'est pas l'allégeance à une scène, mais la frustration accumulée. Leur MY GENERATION n'a pas grand chose à voir avec celui des boomers de The Who, celui-là n'a rien d'entrainant et vient du fond des tripes. C'est le constat de désillusion d'une jeunesse qui assiste à la détérioration de leur situation sans même avoir à la comparer à celles de leurs aînés. Ils expriment beaucoup de ressentiment, y compris celui de trouver son mal-être futile par rapport à ce qui se passe à Gaza, en Ukraine ou au Soudan.
Il n'y a que cinq titres sur cet EP, vite déballés en seize minutes, mais l'ensemble est d'une telle violence que je ne suis pas sûr que j'en aurais voulu davantage. Cet apéritif ultra-corsé m'a à la fois tabassé et intrigué, et je ne peux m'empêcher de me demander comment se comporte ce groupe sur scène et à quoi vont ressembler leurs prochaines productions.