The Maple State

Alors que la vague de Manchester est tombée dans l’oubli depuis de nombreuses années, ne parvenant jamais à reprendre un second souffle, quelques petits labels de la région, à l’image de High Voltage Sounds, tentent de reprendre le flambeau en adoptant la même stratégie que leurs homologues de Dance To The Radio ou Marquis Cha Cha et en revendiquant une étiquette résolument indépendante et dynamique. Ainsi, avec Joanna, The Maple State profite de l’aspiration pour nous proposer son tout premier single, après tout juste deux ans d’existence.

Si on réalise très rapidement, à l’écoute du titre du single, que le jeune quatuor n’apporte rien de neuf, tant au plan musical qu’à celui du concept et du message, en revanche, on l’inscrit avec bonheur dans une filiation avec la pop rock sirupeuse des années quatre-vingt-dix, à l’instar de Pulp ou encore Blur. En effet, Joanna, en toile de fond d’une mélodie de facture très classique mais néanmoins efficace, grâce notamment à un refrain accrocheur, fait la part belle aux synthés larmoyants traditionnels, lesquels ont pour effet de donner une coloration nostalgique et mélancolique à la chanson.

Il en va tout autrement de la face B, Wood And Rain, qui offre un univers plus intimiste, minimaliste et structuré. Les synthés sont relégués au second plan pour céder la place à une section rythmique omniprésente, voire étouffante. Si la voix module toujours autant ses accents légèrement suraigus et est toujours autant chargée en émotion, les riffs se font moins acérés, plus syncopés, et le morceau gagne en tonicité ce qu’il perd en fluidité.

Bien que ce premier single ne se révèle pas être un coup de maître, il est à noter, à défaut d’une grande originalité, que la jeune formation fait preuve d’une grande maîtrise et de sa capacité à créer un univers musical cohérent et captivant. Si ses talents d’écriture et de composition sont indéniables, il apparaît souhaitable que The Maple State s’affranchisse des horizons musicaux un peu trop classiques pour s’aventurer dans des contrées jusqu’à lors inexplorées et, pourquoi pas, insuffler du sang neuf au rock britannique, lequel en est toujours friand.