The Maple State

Après deux coups d’essai au goût d’inachevé, Joanna et We Swear By The Light Life, un goût d’autant plus amer que les deux premières productions étaient réussies, The Maple State fait enfin paraître sa véritable première réalisation discographique sous la forme d’un EP de pas moins six titres, même si on retrouve en introduction l’embryon de single précédent.

Ce qui saute aux yeux dès qu’entre en action la rythmique enlevée et dynamique du morceau qui donne son titre à la galette, Say Scientist, c’est la maturité acquise par une formation qui confère désormais une autre dimension à son univers poprock mâtiné de synthés rétro, où la mélodie légère est désormais transcendée pour gagner en efficacité et en percussion. En guise de confirmation de la prise de distance salvatrice opérée par le quatuor et se traduisant par un gain certain en sérénité et rigueur technique, le chant, à l’instar de Temperate Lives se démarque de plus en plus des accents juvéniles de Supergrass et tente un rapprochement vers le rock plus sombre incarné par Idlewild, sans pour autant que les mélodies ne perdent leur fraîcheur ni leur caractère jubilatoire, ainsi que l’illustre Starts With Dean Moriarty (Bad Sign).

En revanche, You And Me And An X-ray Machine, bluette vaguement nostalgique et au tempo poussif qui clôture le EP, dévoile un autre aspect du talent de The Maple State, une facette plus intimiste et subtile, permettant de découvrir que le combo propose une musique variée et souvent inspirée. Ainsi, Say Scientist, non content de faire la démonstration que The Maple State est à présent une formation stable, fiable et raisonnablement prolifique, qui peut produire régulièrement de nouvelles compositions, en nous baladant de la pop ouatée et rythmée, avec un aux relents Curesque, par exemple, au rock plus noir représenté par Temperate Lives, offre six mélodies accrocheuses et sophistiquées qui sonnent enfin le coup d’envol de la formation et qui sont de très bon augure pour la suite des événements.