The Duckworth Lewis Method

Catégorie « groupe non identifié », l'année 2013 s'était jusque-là révélée plutôt calme. C'était sans compter sur la sortie du second album de The Duckworth Lewis Method ayant pour thème principal... le cricket. Et il y a là de quoi laisser dubitatifs les pauvres frenchies que nous sommes.
Mais lorsque l'on apprend que le groupe est en réalité formé des irlandais Neil Hannon (The Divine Comedy) et Thomas Walsh (Pugwash), certaines choses commencent à s'expliquer. Connus pour leur musique décomplexée, frôlant parfois l'absurde, c'est ici un album dans le même esprit allumé qui nous est proposé par les deux compères.

Il suffit d'ailleurs de visionner le clip de leur titre It's Just Not Cricket pour comprendre à quel point cet album est totalement barré : mi parodie d'une partie de cricket, mi concert en plein air, le tout sur fond d'une pop légère accompagnée de quelques sifflotements et de fougueux « It's Just Not Cricket ! ».
Et tant que l'on parle de leur aspect visuel original, notons au passage une sympathique pochette d'album, représentant un jeune homme assez dénudé sautant par-dessus un guichet, aussi appelé « wicket » en version originale, ce qui pourra peut-être fournir quelques pistes d'explications aux plus curieux quant à la signification du titre de l'album. A noter également que la formation de chroniqueur chez Sound Of Violence n'incluant pas d'initiation aux traditions sportives locales, de plus amples explications techniques relatives au cricket ne seront malheureusement pas développées dans cet article.

Cet esprit léger mais efficace se retrouve tout au long de l'album, dès l'introductif Sticky Wicket ou chez son successeur Boom Boom Afridi, aux guitares et à la batterie tranquilles mais efficaces, qui n'hésitent pas à prolonger les moments instrumentaux.
L'instrumental est d'ailleurs mis à l'honneur sur cet album, comme le prouve le titre Chin Music, placé en plein milieu de l'album et venant surement faire office de mi-temps dans la partie, avec ses faux airs de valse viennoise. Changement total de style avec Line And Length à l'aspect beaucoup plus électronique, agrémenté d'une voix grave et sobre rappelant celle des albums de Box Codax. Pas le temps non plus de s'ennuyer, que l'on passe à The Laughing Cavaliers avec un nouveau changement radical de style. Ici les chants en cœurs évoquent plus un banquet avec les chevaliers de la table ronde qu'une partie de cricket.
L'esprit festif et décalé se retrouve sur les deux derniers titres Mystery Man et Nudging And Nurdling après un passage plus posé, voire narratif, avec Judd's Paradox.

Au final ce sont quarante-cinq minutes détendues que nous proposent les Duckworth Lewis Method avec ce second album. Bien entendu, on suppose que nos amis d'Outre-Manche apprécieront à leur juste valeur les références au cricket pouvant nous échapper, surtout dans les textes. Car certains titres apparaissent à l'oreille du non initié comme étant un peu répétitifs et faisant un peu trainer l'album en longueur. Mais faisons confiance à nos irlandais, il suffit d'arranger la chose avec une bonne pinte et un manuel sur le cricket.