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Festival Art Rock

Saint-Brieuc, du 29 au 31 mai 2009

Live-report rédigé par François Freundlich le 30 mai 2009

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vendredi 29
Le festival Art Rock débute ce vendredi avec des locaux. Les briochins de Wankin'Noodles jouent à domicile, ils ont le mérite de remplir et de faire danser le Forum de la Passerelle en cette chaude fin d'après-midi, ce qui n'était pas gagné d'avance. Avec leur airs de geeks premiers de la classe, ils s'essayent au jeu de scène des Hives en y pensant très fort. Tout cela manque un peu d'expérience mais c'est encourageant.

Les allemands de Get Well Soon ouvrent le bal sur la place Poulain-Corbion. Les auteurs du magnifique Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon font leur retour en Bretagne après un concert l'an dernier dans un espace plus réduit. On craint d'abord pour le passage en configuration festival car les chansons calmes ont du mal à couvrir le bruit du public. Malgré tout c'est l'alchimie du mélange des voix de Konstantin et de la charmante Verena Gropper qui attire l'attention. Cette dernière ajoute la sensibilité de sa voix haut perchée et de son violon, rendant les chansons encore plus poignantes. Les cuivres qui raisonnent sur You/Aurora/You/Seaside font penser à Calexico dans un festival aoutien voisin. If This Hat's Missing I've Gone Hunting sera le premier grand moment du festival. Le refrain accrocheur terminera de séduire un public charmé.

C'est au tour des Cold War Kids de déchaîner le rock'n'roll sur la place. Le charismatique Nathan Willett et ses musiciens privilégient d'abord leur dernier album avant de disperser leurs tubes. Le groupe prend toute sa dimension et son originalité quand le chanteur passe au clavier, avec un air de cabaret-rock accentué par le choix des lumières peu présentes. Coté public, c'est déjà l'émeute et les mouvements de foule en embarquent plus d'un à la dérive. Les californiens livrent un set énergique avec des passages plus en finesse, confirmant tout le bien que l'on pensait de leur dernier album.
Les gentils Kooks débarquent sous les hourras de la gente féminine. Moins enjoués qu'à leur habitude, The Kooks seraient-ils fatigués? Et que reste-t-il du groupe sans energie ? Pas grand chose. Un fois ré-habitué à leur petite minauderie pop, on tourne bien vite en rond et le concert se fait long. Surtout en ce demandant si la chanson qu'on entend n'a pas déjà été jouée juste avant... Malgré tout, on prend plaisir à écouter les tubes du premier album, dont une intéressante version électrique de Sofa Song.

Alors que les kids briochins morts de faim de rock'n'roll le reste de l'année sont au summum de leur excitation, nous avons droit à un concert d'Alpha Blondy. Je n'ai rien contre Alpha mais j'aurais préféré Blondie. Il faudra m'expliquer l'enchaînement. La moyenne d'âge augmente subitement proportionnellement à la longueur des cheveux du public. Envahi par l'optimisme, je tente de résister quelques chansons mais sombre dans la monotonie. Je décide de partir à la recherche d'un peu d'énergie au Forum de la Passerelle.
Mon Automatique termine son set très électrique avec mur de guitares et chant en français. Le public n'a pas l'air vraiment emballé. The Popopops, jeunes rennais découverts aux Transmusicales, s'installent alors sur la scène. Surpris que le public ne crie pas à son arrivée sur la scène, le chanteur se lance dans des morceaux en solo alors que le concert n'est pas commencé, suscitant l'interrogation générale. Cela manque un peu d'humilité, surtout en constatant la platitude des compositions du concert qui suivra.

J'assiste ensuite au concert de Birdy Nam Nam sur la Place. Les quatre DJs et leur écrans LED lancent le show mais leur introduction met du temps à décoller vraiment. Les BPM sont finalement lâchés, transformant la place en dancefloor géant. J'ai attendu ce petit plus qui ferait chavirer complément le public mais cela ne viendra pas malgré une réelle attente de la foule. Les DJs nous laissent un peu sur notre faim sans oublier d'embrasser les voisins car ne l'oublions pas, le festival a lieu en plein centre ville.
Afin de terminer dignement le festival, Cage The Elephant entre en scène au Forum. Le groupe prend toute sa dimension dans cette petit salle. On peut y percevoir l'état second dans lequel se trouve Matt Shultz et les autres membres du groupe, les yeux fermés et jouant ensemble quelque part loin de la réalité. D'ailleurs, il ne faut pas ramener trop brusquement le chanteur à la réalité sous peine de se voir tamponner un logo converse sur le front, comme a pu le tester un de leurs amis du premier rang. Le public entre avec le groupe dans un état de rage adolescente, un vrai moment de punk pur et dur. Cage The Elephant c'est un peu comme se faire dépuceler en pleine nuit sur du Nirvana après une trop longue période de somnolence.

Evoluant comme un pantin désarticulé sur scène comme un Iggy Pop grunge ou porté par le public micro à la main, la voix rauque du chanteur transperce le festival qui se termine en communion d'énergie rock entre le groupe et le public. Une reprise acidulée de I Wanna Be Your Dog nous achèvera, laissant St Brieuc dans le vague avec un bruit sourd, aigu et persistant dans nos oreilles...
artistes
    Wankin' Noodles
    Get Well Soon
    Cold War Kids
    The Kooks
    Alpha Blondy
    Birdy Nam Nam
    Mon Automatique
    The Popopopops
    Cage The Elephant