Retour au Supersonic à Paris en ce jeudi soir où la lutte finale n'a finalement que peu impacté nos transports publics parisiens. Dès lors, nous pouvons honorer notre rendez-vous avec The Jacques, dont le second album
Make Repetition! nous a offert une belle petite surprise à la rentrée. Nous avions en effet perdu la trace des Anglais découverts pour la première fois en pleine pandémie, ce qui a malheureusement aidé par la suite à brouiller les pistes. C'est donc en mode curieux que nous rejoignons le club de la Bastille, en retrouvant au passage les copains tant de la salle que du public, fidèles parmi les fidèles, pour y entamer une nouvelle saison de concerts et continuer de dénicher la fine fleur des espoirs indie britanniques et irlandais, gratuitement de surcroît, ce qui est aujourd'hui assez rare pour le souligner.

Dans une salle modérément pleine, on réussit néanmoins à faire tomber les vestes et pulls car la température montre graduellement. Cela sera également l'ambiance du concert de The Jacques, qui vont durant l'heure qui leur est consacrée faire monter la chantilly crescendo. On retrouve donc les frangins Finn et Eliott O'Neil, accompagnés de Harry Thomas et Dexter Dougan, un petit quatuor qui prend possession de la scène de façon plutôt discrète, saluant timidement les présents. Et pourtant, les premières notes de
Ape Thing / Space Thing envoient directement la sauce, et les morceaux des deux albums
The Four Five Three et
Make Repetition! vont petit à petit enrôler les néophytes dans les rangs de leur fan club.
Malgré un look de hooligan du dimanche, cheveux ras, tatouages jusqu'au coup et torse nu, Finn se révéle un hôte des plus courtois, contrastant avec ses morceaux majoritairement pop rock qui prennent leurs racines tant dans le slacker rock des 90s que dans la pop beaucoup plus travaillée de The Coral. A l'aide d'un clavier qui apporte selon les titres des touches plus légères et rigolotes de ska, ou quelques volutes plus raffinées en mode Britpop, The Jacques explorent beaucoup de styles mais réussissent à emporter l'adhésion de tous les présents, pour beaucoup à peine nés à la grande époque des groupes qui les influencent.

C'est peut-être aussi ce large champ des possibles qui fait prendre au set un peu de temps pour se mettre en place. Un peu dans l'expectative durant les trois ou quatre premiers morceaux, on peine légèrement à deviner où souhaitent nous mener les musiciens, mais leur gouaille, leur énergie et surtout ces petites rythmiques hyper entrainantes réussiront tout de même à trouver leurs marques, et le set sur sa seconde moitié atteint enfin une belle homogénéité qui permet aux spectateurs qui s'étaient éloignés de la scène de venir se joindre aux festivités.
Finn remercie à plusieurs reprises la foule, invite qui le souhaite à les retrouver au mini stand merchandising pour découvrir leur dernier disque et quelques tee-shirts plutôt sympathiques et, surtout, viendra offrir un petit rappel en bonus pour s'excuser de sa guitare qui lui a causé quelques difficultés durant le set. Une bien belle attention qui nous fait réaliser que nous n'avons absolument rien perçu de tel tant nous dansions déjà tout notre saoul.
Un set court, concis et rondement mené, la pop rock protéiforme de The Jacques (à prononcer comme notre Jacques Chirac national, non pas « Ze Jacquèsse » à la franglaise comme étonnamment entendu) étant efficace et surtout ultra festive. La bande son idéale d'un jeudi soir de lutte sociale.