Eight Legs
Lowline
Man Like Me

Pour cette première, la soirée Rock Is Dead ? conviait un line up séduisant avec 3 groupes anglais : Lowline, Eight Legs, et Man Like Me qui remplaçait à la dernière minute The Bishops prévus au départ. Changement qui, je dois l'admettre, n'était par pour me déplaire, les apparitions du trio sixties beat ayant été très nombreuses dans les derniers mois à Paris, alors que nous découvrions, enfin, Man Like Me dans une salle parisienne.

Lowline joue en premier, il doit être 21h00. Je suis en retard, comme souvent. J'aurais juste le temps d'entendre la fin du concert, deux ou trois titres de post-punk intense, sombre et bien maîtrisé. Devinez quoi, ils viennent de Manchester, grande surprise non ? Malheureusement, malgré l'efficacité de leurs titres, leur musique peine un peu à se démarquer de leurs influences, ces jeunes garçons ont un peu trop bien appris leurs leçons. Et, ils n'ont sans doute pas le charisme d'un Ian Curtis ou d'Editors.

Eight Legs enchainent ensuite, c'est manifestement le groupe le plus attendu de la soirée, la salle s'est remplie. Minettes à chapeau et à frange, garçons en slim et chemises à carreaux, un célèbre groupe de fille de la scène parisienne venu en ami, ce public n'est pas sans me rappeler la grande époque des soirées Poupée de Son, pour laquelle le groupe avait d'ailleurs été convié. Ils jouent une grosse douzaine de morceaux, avec beaucoup d'énergie, énormément même, à tel point qu'à certains moments leur guitariste lead en oublie légèrement son tempo. Mais la prestation est d'une grande efficacité, même si je trouve quelques faiblesses au répertoire mêlant influences Mod et chant "clashien", ils réussissent en quelques morceaux à nous emporter avec bonheur dans leur fracas. Ne manquait qu'un petit pogo et des cris de groupies et nous aurions retrouvé la ferveur des grands jours de la Flèche d'Or.

Man Like Me termine cette jolie soirée. Je les attends depuis deux ans, lorsqu'ils avaient sorti l'impeccable Oh My Gosh, tribulation rigolo fluo grime pourvue d'un clip hilarant. Le premier morceau du groupe me fait un peu peur. Heureusement, l'impression s'inverse dès le second morceau et, en quelques minutes, le groupe prend le public avec lui et l'emmène dans ses délires farfelus, dans sa musique bigarrée fardée d'influences ska, hardcore - ils reprennent ainsi dans leur dernier morceau medley le gimmick du classique de SL2 - On A Ragga Tip, électro ou grime. C'est une grande orgie sonique assez jubilatoire qui emballe les derniers spectateurs malgré l'heure tardive.

Même si la Flèche d'Or n'était pas pleine à craquer en ce mercredi, cette première Rock Is Dead? est une réussite. Trois groupes, trois manières très différentes d'entrevoir le rock : la passion et la tradition, l'énergie et la jeunesse, la folie et l'humour, non le rock n'est pas mort, mais il n'est pas nécessairement celui auquel on s'attendait.