Veronica Falls

Pour tout amateur français de rock indie, se fournir en disques est une sorte de parcours du combattant : faiblesse de l'offre de ville, poste récalcitrante, paquets mal emballés et disques abîmés ou frais de ports exorbitants... L'achat de vinyles, seul format souvent disponible (chose dont ne se plaindra pas) se relève être une passion coûteuse et qui peut même être agaçante.

Vous venez de découvrir Veronica Falls, un excellent groupe de pop, et vous voulez acheter leur premier single sur le site de leur label américain. Vous testez avec cinq ou six disques, histoire d'optimiser la commande (parmi lesquels un autre anglais fortement recommandable, Spectrals) et vous obtenez un prix moyen à 10$ pièce. Largement de quoi être refroidi, non ?

Et c'est bien malheureux, car ce premier single de Veronica Falls est une petite pépite de pop rêveuse et embrumée de vapeurs gothiques. On doit ce groupe à des membres des défunts The Royal We et Sexy Kids, ces derniers ayant sorti un sublime single sur le génial label Slumberland il y a maintenant deux ans. Les amateurs de ce label et de leur groupe phare The Pains Of Being Pure At Heart devraient d'ailleurs apprécier, en particulier l'excellente face A, Found Love In A Graveyard à la fois sombre, mélancolique mais doucement entraînante qui évoquent autant les fringantes sixties des girls group que les 80s désabusés du shoegaze et du C86. En face B, on trouve une très bonne reprise du Starry Eyes d'une des légendes du rock psych, Roky Erickson, un des membres fondateurs des 13th Floor Elevators, morceau moins connu de son répertoire sorti en plein milieu des années 70s.

S'il s'avère incroyablement difficile de se procurer ce disque à prix normal, sachez qu'il vaut la peine d'être écouté. Veronica Falls font partie de ces groupes qui doivent plus plaire aux américains qu'aux anglais, ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ce sont des labels comme Slumberland ou Captured Tracks qui les dénichent. Ils vous feront reconnaître qu'en Grande-Bretagne (du moins en Ecosse !), il existe encore des groupes intéressants qui ne font ni du rock à guitares pleurnichard, ni de l'electro pop faisandée, mais encore faut-il pouvoir les trouver...