En 2012, l'Angleterre compte encore bien des groupes qui recyclent les fausses bonnes idées développées dans le milieu des années 2000, trop de synthés, trop de percussions, trop de complications inutiles, c'est le cas de
Fiction, qui sans être mauvais, sonnent particulièrement anachroniques. Friendly Fires et d'autres sont passés par là et la recette est à force devenue irritante. Voulons-nous encore des groupes qui font des break avec le guitariste qui tape sur un tambour et des percussions supplémentaires ? Pas moi !
Memoryhouse sont canadiens et cela s'entend. Voilà un groupe qui, s'il a un certain potentiel, se complaît certainement trop dans les complaintes lentes et contemplatives, sans basse, les yeux fermés, la tête en l'air et les mains crispées sur le micro... Le groupe, qui semble avoir un public acquis à sa cause, manque à mon goût d'audace, de dynamisme et surtout de chansons.

Vous l'aurez compris, le temps fût assez long pour patienter, mais
Veronica Falls arrivèrent enfin sur scène. C'est déjà la cinquième fois que je vois le groupe et la deuxième en moins d'un mois, je sais donc à quelle sauce nous allons être mangés. Comme souvent, la formation commence timidement, légèrement fébrile, retouchant les derniers détails du son. Leur petit côté bête effarouchée et leur réserve sur scène participe pour beaucoup à leur charme, qui se transcende une fois la machine lancée. On reconnaît leur son entre mille, Patrick à la batterie y est pour beaucoup : son tambourin fixé sur le tom donne une couleur très singulière à leurs rythmiques et sa voix de tête est indispensable dans ce qui fait l'autre marque de fabrique du groupe, les harmonies vocales (que l'on retrouve également dans le side-project du guitariste, Proper Ornaments que je conseille vivement).

C'est avec le single
Beachy Head que le concert prend son envol, d'autant qu'à partir de cet instant, le groupe enchaine les tubes. La setlist, bien que très habituelle, ne montre quasiment aucune faiblesse. Les titres forts sont semés avec parcimonie, en gardant toujours sous le pied quelques beautés à vous donner des frissons, associés désormais avec trois nouveaux morceaux, dont l'extraordinaire nouveau single
My Heart Beats. Voilà un groupe qui ne ratera pas son deuxième album. Puis la fin approche, trois coups de tambourin, le public rugit, c'est
Found Love In A Graveyard. De concert en concert, le public s'étoffe chaque fois un peu plus, prouvant que le bouche à oreille fonctionne et laissant à penser qu'il commence à se passer quelque chose autour de Veronica Falls. Le groupe finit avec
Come On Over et
Teenage, autre nouvelle chanson. Je suis un peu moins emballé qu'à Londres, la faute peut-être aux problèmes de guitares ?
Le public applaudit chaudement le groupe, c'est un fait, Veronica Falls est chaque jour plus populaire dans notre ville et c'est tant mieux. Comme presque toujours, le groupe joue sa sublime reprise du
Starry Eyes de Rocky Erickson, face b du premier single, puis termine sur
The Foutain, annoncé comme un morceau qu'ils ne jouent presque jamais. Ces petits coquins de Veronica Falls vous mentent, ils la jouent presque toujours avec la même annonce. Mais ne boudons pas notre plaisir, il s'agît assurément d'une de leur plus belle chanson et un magnifique point final à un concert exemplaire.