The Lovegods

Contrairement à ce que leur nom pourrait laisser penser, The Lovegods ne sont pas de jeunes et beaux New-yorkais mais un groupe atypique composé d’une australienne, d’un français et de deux anglais. Sorti dans l'indifférence générale il y a quelques semaines, Between Dogs & Wolves, se retrouve maintenant aux centres de beaucoup d'intérêts depuis que le groupe a remporté le mois dernier un concours organisé par la radio anglaise Radio1.
Comme les membres de la formation se plaisent à le répéter, ce mini-album est probablement le plus long jamais sorti, sa durée atteignant en effet les 62 minutes pour seulement 9 titres. Avec de telles statistiques, on pourrait aisément s'attendre à être une nouvelle fois face à un groupe de post-rock ou de rock expérimental comme Mogwai ou Godspeed You ! Black Emperor mais il n’en est rien, les Lovegods étant un groupe purement indie. Même si le groupe se revendique plutôt de Jacques Brel ou des Beatles, la première écoute du disque rappelle indéniablement PJ Harvey, que ce soit par le chant ou musicalement.

Les morceaux sont tous relativement longs mais, pour la plupart, pourraient aisément faire office de singles, comme le démontre le titre d'ouverture qu'est 14 Hours. Rien de bien innovant dans ce titre mais une rythmique et un refrain des plus efficaces. Les morceaux sont bien ficelés, les 8 minutes de Like U Do en étant une excellente preuve, le rythme montant puis redescendant en suivant la voix qui se veut tantôt agressive, tantôt sensuelle.

Même si le début de l’album est plus que réussi, la fin du disque montre l’étendue du potentiel de la formation. Broken Tongue et ses violons incrustés ainsi que Sadie Mercedes seraient incontestablement d’excellents singles et devraient vite être considérés comme les morceaux phares du groupe. Le titre de clôture, Magic Fairy Butterfly, splendide ballade acoustique, se démarque du reste du disque et apporte un vent de douceur auquel il semble bien difficile de résister.

A l'écoute de ce premier opus, une seule question semble persister : comment un groupe capable d’enregistrer de tels morceaux n'a-t-il pas encore été signé par une maison de disque ? Une chose est certaine, l'avenir de ce quatuor s'annonce sous les meilleurs auspices !