We Start Fires

Trois ans après un très bon premier album, We Start Fires récidivent dans la pop disco avec un album éponyme légèrement moins euphorisant que les quelques singles qui l'ont précédé mais qui parvient à rendre sporadiquement les années 80 moins ringardes.

Dès Play You, dernier single en date et de loin le plus fade, on devine déjà les limites du groupe. Un peu trop fac-similé anglais de Superbus, on ne peut pas dire que l'album démarre sur les chapeaux de roues. Le chant de Becky Stefani et les voix de ses deux comparses féminines parfois frisent l'overdose de bons sentiments power pop.

La "ballade pop du milieu qui casse un peu le rythme histoire de repartir de plus belle" Wicked Spell et la "ballade pop de fin qui croit bien faire parce qu'après tout les albums rock finissent tous par une ballade pop" Lullabies déteignent fortement auprès des hymnes Magazine et Hot Metal. Et ce ne seront pas les seules plages à decevoir, une bonne moitié de l'album sombrant hélas dans une production trop lustrée et étouffante – notamment sur la fin si l'on ôte le punk redoutable de Wired.

S'en sortent indemnes les excellents Hipshake, Trouble et le prochain single à paraître dans quelques jours, Let's Get Our Hands Dirty. Mêlant habilement claviers cheap et riffs acérés, le groupe parvient alors à s'échapper de sa bulle en chewing gum pour s'éclater et prendre l'air de Dead Disco et The Tigerpicks.

Un cran en deça de Caught Redhanded, We Start Fires révèle un talent insoupçonnable comme il déçoit fortement. Peut-être le quatuor ne se serait-il pas assez précipité à la conception et l'enregistrement de ce second album, perdant alors de sa spontanéité et sa simplicité. Qui sait ...