The Streets

Oi! Oi! Oi! Oi! The Streets are back! Souvenez-vous de Don’t Mug Yourself et autres Let’s Push Things Forward … Ah, que de bons souvenirs! Je vous vois en train de vous dandiner en chantant They Say That Everything Sounds the Same…(la, la, la, la, laaaa) ! Il est vrai que depuis le début, on l’aime notre Mike Skinner ! Son premier album, Original Pirate Material, enregistré chez lui (dans sa chambre) et sorti en 2002, avait été remarquablement salué par la critique et avait sorti de son Birmingham natal ce fervent adepte des polos Fred Perry. On y retrouvait de vraies perles hip-hop lancées par cet accent on ne peut plus british, genre le Phil Daniels, avec quelques années en moins, de Parklife (Blur). Ce jeune cancre de 22 ans avait surpris tout le monde et avait enfin replacé l’Angleterre sur la carte du hip-hop. Bref, que du bonheur !

Notre chouchou est donc de retour deux ans et 1 million d’albums vendus plus tard, avec A Grand Don’t Come For Free. On entend souvent dire que le deuxième album est celui de la maturité, que c’est aussi le plus dur à produire, tant l’artiste est attendu au tournant…bla-bla-bla… Eh bien, là, on peut dire que Mike, il a assuré, grave ! Il n’a rien changé à ses habitudes : ce deuxième opus a été lui aussi enregistré dans son studio aménagé dans sa chambre et crée de bout en bout par le jeune Mike, himself, comme un grand. Et le résultat est on ne peut plus convaincant. Dès la première écoute, on réalise qu’il a bien grandi, le petit jeune. On a toujours droit à des morceaux bien dansants voire sautillants (et c’est tant mieux) comme le fantastique premier single Fit but You Know It et son riff imparable, le Parklife (encore eux ?!) des années 2000, comme se plaisent déjà à dire certains magazines musicaux ? Ou encore Such A Twat et Get Out Of My House, sur lesquels Skinner semble complètement à l’aise et qui sont du pur Streets tout craché. Les paroles, toujours pleines d’humour, racontent, entre autres, les déboires en clubs et autres boîtes de nuits que connaît le jeune Anglais, ou le « djeune », tout court, de notre époque! Mais l’humeur générale du disque est plutôt assez calme, posée, du genre, on balance lentement la tête d’avant en arrière, comme ça… Non, pas comme ça ! Comme ça ! Voilà, c’est ça… Bref…Le petit Mike a dû vivre quelques déceptions sentimentales et la seule façon d’exorciser ses démons, c’est de les chanter.
Et non, vous n’avez pas le droit de dire que ça y est maintenant, même les filles vont écouter les Streets parce qu’il les fait pleurer ! Nous, on a toujours aimé les Streets, mais il est vrai qu’on découvre maintenant un tout autre côté, jusque là assez bien caché, du jeune Skinner. Forcément, on pense tout de suite au deuxième titre Could Well Be In et à ce merveilleux avant-dernier morceau Dry Your Eyes, qui devait être à l’origine une collaboration entre Skinner et Chris Martin de Coldplay, mais qui, pour une raison que même le principal intéressé ne connaît pas, est resté un morceau chanté par le seul Mike. On espère quand même entendre cette version inédite un jour…

Mais ça ne veut pas non plus dire que même votre mère va se mettre à « kiffer » les Streets, non ! Certes, A Grand Don’t Come For Free s’écoute paisiblement du début à la fin et est sûrement plus accessible dès la première écoute que ne l’était son prédécesseur. Mais, ce qu’il faut retenir de cet album, c’est qu’une fois de plus Mike Skinner nous démontre son génie, son vrai talent tant ce deuxième essai est bien produit. Il arrive à marier pop, hip-hop, rock sans aucun problème, alternant des morceaux plus ou moins pêchus, plus ou moins enjoués et des tempos plus ou moins lents. Et dire qu’il a fait ça tout seul… Alors, faîtes-vous plaisir et dansez, sautillez sur cet album qui, on en reparlera, deviendra sûrement The Album Of The Year… !