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Richard Hawley

Lady's Bridge

Richard Hawley - Lady's Bridge
Chronique Album
Date de sortie : 20.08.2007
Label : Mute/Labels
3
Rédigé par Valy, le 1er novembre 2007
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Richard Hawley reprend la route où il s’était arrêté sur Cole’s Corner. De ce lieu de sa bonne ville de Sheffield, qui avait donné son nom à l’ovationné album précédent, le crooner insulaire n’a bougé que de quelques encablures pour se rendre au Lady’s Bridge, le plus vieux pont de la cité industrielle. Entre les deux, de l’eau a coulé sous les ponts, Hawley a pris quelques bleus au cœur, mais l’atmosphère musicale qui l’entoure est aussi inamovible que les âmes abattues peuvent l’être de leurs tabourets de bars miteux. Le plus ricain des songwriters britanniques vit sa musique dans un univers presque onirique hanté de fantômes romantiques au parfum de tabac froid.

Les orchestrations réverbérées de ses ballades de cow-boy au cœur tendre assument, parfois à l’excès, leur désuétude. L’album s’ouvre par exemple sur un Valentine très orbisonien , tout en cordes et miel amer, à bord d’une croisière qui pleure de ne plus s’amuser, voguant sur les chargés sanglots de la Don River de Sheffield. Larmes versées à nouveau dès le titre suivant, dans l’élégant et bluesy piano-bar de Roll River Roll, sur les victimes de la grande inondation de ladite rivière. Nostalgie au fil de l’eau qui coule aussi sur le titre qui donne son nom à l’album, entre jazzy-bossa 60’s et velours clandestin, ou sur la guitare plus intimiste de Sea Calls. Le guitariste dandy de Pulp tire toujours plus fort sur ses racines. Pas mal de ses chansons affichent leur cachet vintage de promenades rockabilly, prêtes à porter des B.O. de films plein de filles à choucroutes et jupes Vichy, pour la fameuse scène du slow de fin de bal. Pour continuer cette galerie d’instantanés old style, impossible évidemment pour le vocaliste à banane de passer à côté d’un petit coup à la Johnny Cash (Dark Road). La pochette du disque annonçait la couleur des hommages : look lamé-gominé dans le décor de la Cavern de sa ville, où son père, disparu pendant l’enregistrement de Lady’s Bridge, avait joué aux côtés de Muddy Waters et autres John Lee Hooker.

La conclusion ouatée de The Sun Refuse To Shine, aux arrangements soyeux mais plus simples que beaucoup des autres titres, garde notre préférence pour sa lumière sans sépia.
tracklisting
    1. Valentine
  • 2. Roll River Roll
  • 3. Serious
  • 4. Tonight The Streets Are Ours
  • 5. Lady Solitude
  • 6. Dark Road
  • 7. The Sea Calls
  • 8. Lady'S Bridge
  • 9. I'M Looking For Someone To Find Me
  • 10. Our Darkness
  • 11. The Sun Refused To Shine
titres conseillés
    Roll River Roll, Serious, The Sun Refused To Shine
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