Cajun Dance Party

Cajun Dance Party est probablement l’un des groupes les plus prometteurs du moment. Déjà responsable de deux tubes pop, nous attendions ces – très – jeunes gens au tournant. Encore au lycée, le quintet a dû arrêter la scène afin de pouvoir mener de front l’enregistrement de ce premier album et ses études. Elèves sérieux, cette assiduité se retrouve aussi dans leur musique. Alors qu’ils ont choisi d’emprunter les chemins les plus classiques de la pop anglaise, ils le font sans sombrer dans la facilité et en y mettant autant de talent que possible pour la rendre intéressante. Force est de constater qu’ils y arrivent à merveille.

Ce disque contient neuf titres oscillant entre pop classieuse (Colourful life), tendue (Time falls, No Joanna) et monstrueusement tubesque (Amylase, The Next Untouchable). Ces derniers déjà sortis en single n’ont malheureusement pas de nouveaux petits frères sur ce disque, ce qui décevra sans doute leur premiers fans. Mais six très bons titres et deux tubes c’est déjà très bien. Le neuvième, The Hill, The View And The Lights, est plus à part. Mis en écoute sur leur site avant la sortie de l’album, est-il annonciateur d’une nouvelle orientation moins pop ? Il commence par une voix féminine langoureuse, avant que le chanteur ne reprenne la parole de manière plus brute et que les deux parties ne se superposent.

Point noir de l’album, la production est gentiment massacrée par Bernard Butler, dont j’ai du mal à apprécier le talent. Déjà au sein de Suede, je trouvais son jeu de guitare trop solo et installé à côté du reste du groupe. Ici, alors que nous pouvions espérer d’un premier album un son plus puissant et étoffé, celui-ci est franchement faiblard.

En dehors de cela, aucun défaut de jeunesse ne ressort de ce premier disque dont les protagonistes font preuve d’une incroyable maturité musicale. Ils jouent directement dans la cour de Coldplay (pour la référence pop), Bloc Party (pour la guitare inspirée) ou The Wombats (la fraîcheur et la voix). Il y a même quelque chose de Pulp, car comme le groupe de Sheffield, ces londoniens arrivent à créer un univers en quelques minutes et à raconter des histoires dans une chanson pop mais sans trace de désillusion. Le bénéfice de la jeunesse !

Ce premier album devrait être suivi à l’automne par un second de titres inédits.