James Yorkston

L’Ecossais précieux et mélo James Yorkston revient donc avec ses indéfectibles Athletes pour un successeur à un The Year Of Leopard en demi-teinte. Sans réelle innovation, délivrant toujours son folk mélodieux et clair-obscur, ce When The Haar Rolls In apporte une certaine profondeur à la discographie de Yorkston. Ou tout du moins une oreille plus voluptueuse.

L’apport réel de ce nouvel opus est l’imbrication des instrumentations légères, accompagnant les -faussement- douces comptines de l’Ecossais. Aux arrangements plus présents, s’additionnent la délicatesse d’ornements beaux, doux et sobres provoquant des scintillements ponctuels au fur et à mesure de l’écoute. La gravité ténue de la voix de Yorkston, son chant ne penchant ni dans le pathos, ni dans l’exaltation fait découler une lente évolution, aux variations rares, et lorsqu’elles sont en procession, se déroulent avec précision et raffinement. A double tranchant cependant, car si les agencements parviennent ainsi à trouver leur bonne place de manière fluide, le rythme intrinsèque en pâtît parfois.

Bien qu’il semble nous parler, nous susurrer, Yorkston chante bel et bien. Et plutôt fort bien. Les prises de risques sont ménagées au profit d’une constance sentimentale et mélancolique accrue. L’album est construit telle une longue suite de lents mouvements, aucun moment ne se démarquant, chacun s’imbriquant l’un dans l’autre, chacun trouvant sa propre continuité dans l’inimité de ses semblables. Yorkston ne nous emporte pas dans les bas-fonds mais nous fait flotter, doucement, délicatement vers les affres de sa confusion et, quelque part, au plus proche de sa vérité.

Peu de grands moments, mais beaucoup de bons moments. On ne retient ainsi pas de chansons, pas de temps forts ; mais de palpables sensations, de la force tranquille, de la belle musique lascive et contemplative.