This Town Needs Guns

Douze mois à peine après la sortie d'un premier split album partagé avec leurs camarades de Cats And Cats And Cats, This Town Needs Guns semblent fin prêts pour le grand saut dans l'inconnu. Avec le départ de leur bassiste originel et une orientation musicale désormais plus affinée, les quatre anglais ont enfin les cartes en main pour nous proposer, avec Animals, un premier effort convaincant à défaut de se révéler réellement innovant et immanquable.

Si la ville d'Oxford a longtemps été réputée pour nous avoir offert l'une des formations majeures de l'histoire du rock moderne, à savoir Radiohead, il est désormais acquis qu'une nouvelle génération menée successivement par Youthmovies puis Foals, et à laquelle This Town Needs Guns sont logiquement rattachés, cherche la reconnaissance qui lui est due. Moins ambigus et expérimentaux sur Animals que leurs prédécesseurs, This Town Neegs Guns semblent avoir appris des succès et échecs de leurs camarades tout en allant cherchant leurs influences principales auprès de la scène émergente de Chicago, absorbant, digérant et réinterprétant les récentes créations des plus ou moins obscurs Don Caballero, Maps And Atlases, Owls ou Ghosts And Vodka.
Un choix artistique pouvant ainsi passer pour une remise en cause intégrale en comparaison avec leurs anciennes productions. Moins torturées et étirées, avec un son clair et pur, les treize chansons présentées sur le disque se sont éloignées du style post-rock jusqu'à ne conserver au final qu'un simple squelette dénué du moindre artifice. Si le chant de Stuart Smith demeure une composante majeure de leur musique tandis que le piano a quant à lui totalement disparu, ce sont désormais des rythmiques mêlant math-rock et pop que le groupe propose. Tant et si bien qu’au final aucun des treize titres du disque, chacun nommés à l'aide d'un animal différent, ne fait mentir cette affirmation, depuis Chinchilla en ouverture en passant par Baboon, Gibbon ou encore Crocodile.

Le principal défaut d'Animals est en conséquence son homogénéité, de trop nombreuses chansons peinant à se démarquer les unes des autres quand bien même l'utilisation ponctuelle de cuivres ou violon apporte une certaine fraîcheur. Un premier album certes imparfait, mais dont la réalisation très soignée en fait à l'évidence plus qu'un simple challenger.