Marmaduke Duke

Il est des coïncidences troublantes dans le microcosme du rock indépendant britannique puisque le second volet de la trilogie des Marmaduke Duke, side project dont fait partie le leader de Sucioperro, voit le jour la même semaine précisément que le second opus de la formation susnommée. Bref, s’il n’est nullement question ici d’effectuer une écoute comparative, puisque les univers musicaux sont aux antipodes, force est néanmoins de constater que, contrairement à beaucoup de formations qui ne prennent aucun risque et se cantonnent à exploiter le filon du succès, les compères écossais se livrent à des expériences ludiques et font preuve d’inventivité.

Ainsi Duke Pandemonium succède à un The Magnificent Dude déjà conceptuel mais explorant des horizons résolument plus électriques et violents. Désormais, les mélodies du duo de choc oscillent plus entre un minimalisme sans cesse plus épuré où la section rythmique est déstructurée, à l’image d’un Heartburn obsessionnel ou encore d’un Music Show débridé et sauvage, et une touche groovy et dance, assez proche des derniers faits d’armes des ricains de Girls Vs. Boys. comme Everybody Dance et Je Suis Un Funky Homme.

Plus varié et audacieux que son prédécesseur, Duke Pandemonium fait à la fois référence aux atmosphères déjantées d’un Electric Six, comme en attestent Erotic Robotic et Pandemonium, et aux bluettes drum and bass (Skin The Mofo) qui ne sont pas sans évoquer le brillant Love Has A Diameter de Biffy Clyro justement. En conclusion, quatre années après un premier volet inspiré et original, les deux complices remettent le couvert avec dix chansons globalement réussies qui laissent transparaître une indéniable jubilation et un évident plaisir de bousculer les critères et autres frontières du genre.