Marmaduke Duke

Quatre bonnes années après la parution de son premier album conceptuel et expérimental, The Magnificent Duke, le projet parallèle animé par les deux amis et chanteurs des deux formations de rock écossais les plus inventives du moment, à savoir Biffy Clyro et Sucioperro, nous délivre un avant-goût du second volet de sa trilogie musicale, Duke Pandemonium prévu pour les semaines à venir.

Si l’on retrouve instantanément dans Kid Gloves la marque de fabrique du duo et les méandres de son univers musical sombre et torturé, la descente aux enfers psychologiques, amorcée par, par exemple, The Imposter And A Magician ou encore The Human And The Jigsaw, franchit une étape supplémentaire pour atteindre une rare noirceur. Sur un tempo moyen, la mélodie très mélancolique déroule ses accords minimalistes et épurés, oscillant entre subtilité, à l’instar d’un synthé en pointillés et de chœurs évanescents, et obsession, à l’image d’une section rythmique répétitive et clinique à souhait qui martèle, comme un métronome et avec le dernier des détachements, le second plan de la composition.

Bien que Kid Gloves pèche sensiblement par manque d’originalité et apparaît comme la version édulcorée et plus dépouillée d’un titre mythique comme Love Has A Diameter, qui fit les beaux jours du dernier opus de Biffy Clyro, la mélodie finit par nous emporter et s’imprimer dans notre cervelle. Ainsi, même si on avoue espérer bien mieux des expérimentations musicales de deux véritables talents inventifs de la scène britannique, ces prémisses du second album sont convaincantes et constituent un single de facture décente.