Chronique Album
Date de sortie : 18.05.2009
Label : Le Maquis
Rédigé par
Emeline, le 29 juin 2009
En musique, il y a les artistes qui savent rendre une atmosphère totalement particulière et d'autres qui se contentent simplement d'en reproduire certaines en omettant outrageusement d'y donner un peu d'originalité, une certaine patte reconnaissable. Manque de chance, ces derniers sont rarement épargnés par les chroniqueurs pointilleux et férus du détail qui tue.
Mais IAMX, lui, peut dormir tranquille ! Car depuis plusieurs années, Chris Corner (de son vrai nom) défraye régulièrement la chronique à chaque sortie de disque et remplit relativement bien les salles. Sous son projet solo, l'anglais parvient à faire de ses chansons des ambiances uniques tournant autour de son imagerie à la fois glam, sexy et underground. Largement inspirés par les années 80, ses deux premiers opus, Kiss + Swallow, paru en 2004, et The Alternative, publié en 2006, laissaient entrevoir une facette hybride et complexe de sa personnalité artistique.
Sur cette nouvelle mouture, l'artiste poursuit sa route et pousse ses désirs musicaux dans ses derniers retranchements, offrant un condensé de morceaux à la fois sombres, mélodiques à souhait et sophistiqués. Peut-être un peu plus introspectifs qu'à l'accoutumée, certains évoquent toujours un tant soi peu la new wave de Depeche Mode mais d'autres lorgnent également vers la pop et l'electro-rock typique des années 2000.
Et, surtout, le musicien phare des Sneaker Pimps, connu également pour avoir notamment œuvré auprès des Robots in Disguise ou The Servant, allie à son talent de songwriter avéré une maîtrise grandiose de la production. Guitares sèches, pianos, basse vrombissante, chant distordu (sur le refrain de Nature of Inviting) ou totalement pur et cristallin (The Proud, The Stupid), batterie tapageuses ( You Can be Happy), tout est mixé avec le souci du détail, ce qui donne au final à l'oeuvre une homogénéité sonore assez bluffante.
Entre pop atmosphérique (I Am Terrified), chansons électro-rock calibrées pour être des tubes en puissance (Think of England, The Great Shipwreck of Life) et morceaux frisant l'indus de Nin Inch Nails (Any I For An I), ce troisième album contient finalement assez de bonnes pépites pour qu'on s'intéresse d'assez prêt au royaume du dandy britannique, où l'addiction est la bienvenue.