Blackbud

Trois ans après de fades débuts en studio qui n’ont laissé guère de bons souvenirs au sein de la frange mélomane, le trio de jeunes hommes du groupe anglais se reprend cette année de belle manière, revenant avec Blackbud, deuxième album éponyme prêt à remettre à zéro les compteurs du groupe et partir sur de nouvelles bases musicales.

En effet, pendant ce laps de temps, le groupe semble avoir pris une autre dimension sonore et professionnelle, en nous délivrant un album rock, teinté d’une pop douce et subtile, léché à souhait. D’une finition exemplaire, cette galette musicale emporte l’auditeur dans des contrées poétiques merveilleuses, parsemées de mélodies caressantes et abouties, faisant preuve d’une réelle cohérence artistique de bout en bout. La voix mélancolique du chanteur Joe Taylor soutenue par la délicatesse des arrangements sonores, des guitares aériennes, d’une batterie efficace, donne à l’ensemble un attrait acoustique avéré et plonge nos oreilles dans un bain sonore des plus agréables.

Le groupe, se voulant traditionnellement rock, change sensiblement de cap avec ce nouvel album parsemé de part et d’autre de violons célestes, tirant les ficelles mélodiques pop avec un certain brio, à l’instar de magnifique titre You Can Run, basse monocorde et batterie cliquetante en guise d’introduction, rejointes par la voix triste et juste du jeune anglais, le tout rehaussé par une section de cordes emportées sur les refrains.
D’autres titres sortent également du lot comme par exemple la douce Wandering Song accompagnée de sa belle guitare acoustique ou encore la plus énergique I’ll Be There, sa rythmique parfaite, son bel interlude et finalement son refrain qui se prête bien aux fredonnements intempestifs.

Cependant, il serait dommage de se contenter de quelques titres car c’est bien l’album dans son ensemble qui mérite votre attention. Pour quiconque à la recherche d’un bon moment de réflexion et de détente musicale, faites une pause et laissez-vous prendre par les onze perles éclatantes de Blackbud qui ne se prieront pas de vous plonger dans leur univers raffiné.
Toutefois, petit bémol, on ne peut pas s’empêcher d’émettre certaines réserves au sujet des capacités du groupe à exalter un public réveillé en concert, avec cet album qui manque peut-être d’un peu plus de punch et de fougue.