Kong

Une bonne année après la sortie de son premier single, le prometteur Blood Of A Dove, brûlot oppressant, déroutant et vaguement hystérique, le trio secoué du bulbe tente d’effacer la parution récente du décevant Leather Penny, premier extrait de son opus, en proposant sept nouvelles compositions. Sans véritablement apporter de changements à son style brut de décoffrage et sans concessions, lorgnant plus du côté du hardcore expérimental toujours à la lisière du chaos sonore que de celui du métal extrême.

Ainsi, Wet Your Knives, après une introduction plus que balbutiante et torturée, décolle savoureusement pour nous offrir une mélodie très proche des coups de boutoir des écossais de Desalvo. Poursuivant, non sans un certain bonheur, dans cette voie-là, l’instrumental Good Graphics, grâce à son synthé rétro, nous fait flirter avec des contrées que n’auraient pas reniées HORSE The Band. Bref, depuis le passéiste et nostalgique, plutôt inspiré du hardrock des années quatre-vingts, Nih, jusqu’au virevoltant et obsessionnel Sport, Kong nous surprend par la variété de son univers musical et par son éclectisme très inspirés.

La meilleure preuve du talent du combo est sans nul doute le brillantissime Count To Nine qui allie une base industrielle, une rythmique endiablée punkrock noisy, voire grunge, et un chant éraillé à la manière d’un Kurdt Cobain. En outre, d’autres influences, à l’instar de Isis ou Mastodon, sont présentes dans la composition progressive aux riffs de guitare pachydermiques qui clôture l’album, K(l)ong. Il résulte donc de l’écoute de Snake Magnet, comme le suggère d’aillers le titre de l’album, un certain envoûtement et une indubitable attraction pour les compositions sulfureuses et décapantes, un tantinet décadentes, du trio, lequel nous semble avoir parfaitement rectifié le tir et s’être parfaitement positionné sur la rampe de lancement qui peut le propulser au firmament du rock très musclé made in Great Britain.