The xx

Ils sont trop jeunes pour sortir d’une art school, à peine vingt ans en moyenne. Alors ils parlent de leur lycée, et des grands qui y sont passés avant eux, comme Four Tet ou Hot Chip. En bons autodidactes, ils livrent leur album dans une pochette joliment dépouillée qui aurait pu être bricolée à la main. Un digipak tout noir avec un X découpé qui laisse transparaître le dos du livret blanc. Le livret ne laisse apparaître qu’un très sobre « thank you » sur son verso et à l’intérieur on reretrouve les paroles de leurs chansons et de belles images.

The XX est un groupe de jeunes qui cite Cocteau Twins dans ses influences. Cocteau qui ? Un groupe fer de lance de la new wave qui s’est attaché à ne pas passer le bug de l’an 2000. Un groupe dont la chanteuse chantait en yaourt de sa voix éthérée alors que ses compagnons refroidissaient leur musique autant qu’ils le pouvaient. Un truc en fusion au milieu de glaçons, comme la musique des XX. Les chants de Romy et d’Oliver sont sur un ton neutre et linéaire, les instrumentaux sont sous le joug d’une boite à rythme impassible, et pourtant sous cette épaisse couche de glace on devine aisément une passion bouillonnante.

Cet album classé XX est rafraîchissant l’été et de circonstance l’hiver. Un disque intemporel qui aurait pu être enregistré n’importe quand depuis que l’on mélange guitares et synthés. Sans vraiment former une entité à part entière, il semble que cette veine réveillée par Ladytron depuis quelques années attire des nouveaux venus, à l'image de Delphic. Contrairement à ces derniers il y a quelque chose de plus organique et naturel dans la musique de The XX. Basic Space ou Infinity possèdent une touche acoustique bien qu'inspirée par l’énergie produite par les centrales nucléaires.

On croit entendre le fantôme de Jeff Buckley sur cette dernière et cette brève apparition livre la clé de cet album, il est hanté.