Chronique Album
Date de sortie : 13.07.2009
Label : Erased Tapes Records
Rédigé par
Kris, le 5 septembre 2009
La première écoute d’IO est fallacieuse. Un peu comme lors de l’écoute d’un album de Clark, les sonorités agressives, et arrangements surabondants viennent brouiller le signal envoyé par Ryan Lee West. Le florilège rythmique, sonore, donne cette impression d’étouffement, voire même de claustrophobie. Pourtant derrière ces luxuriantes ambiances se déroulent des enchaînements d’histoires, de phases, de mélodies sous-jacentes. L’oppression créé par l’agencement de ces infimes éléments brouillent ainsi les sensations premières, quitte à laisser sur le carreau nombre de non-avertis.
Le projet Rival Consoles varie finalement de manière simple entre dub, drum’n’bass et electronica. En s’aventurant au gré de ces trois dominantes, on trouve dans ce IO les spectres des artistes labellisés Warp, d’Aphex Twin à Flying Lotus. West apporte néanmoins une touche plus épicurienne à sa musique que l’habituelle IDM. IO recèle à de nombreux endroits de motifs techno populaire, comme sur 1985 ou Preocuppied Fashion Bastard, témoins d’une volonté d’ouverture, en opposition à une radicalisation esthétique en vogue dans l’électro anglaise, en minimalisant ces éléments, à l’image de Nathan Fake ou James Holden. Ryan Lee West laisse couler les breaks, fait résonner les synthés, et les habille, les déguise parfois en bric-à-brac trans-genres.
Les chansons de IO garde cependant cette immédiateté inhérente à leur mélodie véritable, mais semblent parfois se complexifier pour le pur plaisir de l’effet. Comme sur l’homonyme IO ou Agenda, ce trop-faisant peut, à terme, se révéler plus coercitif qu’autre chose ; masquant parfois même une rudimentarité originelle (Electrocate). Taillé pour les raves et l’électrochoc immédiat, Rival Consoles tente en solo une embardée, le courant dans le dos, les pieds dans la vase. Mais l’envie. Toujours l’envie.