The Voluntary Butler Scheme

Ovni débarqué de nulle part (Stourbridge dans l'ouest des Midlands), The Voluntary Butler Scheme est le one man band d'un jeune illuminé du nom de Rob Jones. Précédemment, il officiait sur les fûts du groupe The School mais en est parti pour voler de ses propres ailes. Sur At Breakfast, Diner, Tea, il nous invite à sa table et il faut admettre que le repas est plutôt gargantuesque, la nourriture est fraiche, préparée avec amour et un talent certain.

Rob Jones navigue un peu à contre courant des succès ascétiques du moment, sa musique est clairement charnue, chargée et bavarde. Le garçon y explore des courants fortement inspirés des 60s, soit la soul millésimée orchestrale Motown notamment sur Tabasco Sole et son riff de guitare tout droit sorti d'un morceau des Jacksons, soit la folk pop psyché à la Donovan (The Eifel Tower And The BT Tower, Turn Country Lanes Into Motorways). At Breakfast, Diner, Tea est imprégné d'orchestrations soignées, d'harmonies vocales, de salves cuivres joyeux le tout baignant toujours dans le jus d'une pop sucrée et enjouée.

On frôle peut être l'indigestion mais on en sort repu et le sourire aux lèvres, d'autant que ce disque contient quelques tubes fantastiques : Multiplayer où Rob Jones se la jouerait funkster vigoureux comme un Jamie Liddell singeant Stevie Wonder mais produit par Badly Drawn Boy et Trading Things In qui ferait presque écho au classique de Cornershop, Brimfull Of Asha. Présenté ainsi, le disque de The Voluntary Butler Scheme semble peut être trop ancré dans ses références, mais bien au contraire, elles font un pont entre les glorieuses sixties de Swinging London, des Beatles de 1966 et cette britpop dans laquelle beaucoup d'entre nous ont été élevé.

Si l'on revient au principal, les chansons sont belles et l'album ne souffre d'aucun temps mort, peut-être juste d'un léger essoufflement sur la fin. Le repas que nous avait préparé The Voluntary Butler Scheme était tellement chargé que même après le trou normand, il est encore difficile d'avaler quelque chose. At Breakfast, Diner, Tea a le charme un peu nostalgique de ces joyeux banquets en famille, lorsque tout va bien, que les cousins cousines jouent ensemble à cache-cache et que les jeunes couples convolent le parfait amour sous le regard bienveillant de leurs parents.