Chronique Single/EP
Date de sortie : 04.04.2011
Label :Split Records
Rédigé par
Hybu, le 16 avril 2011
Le single se mourant, chose qui est loin de me plaire tant se format relève d'un travail différent et indissociable de la pop music, il entraîne curieusement avec lui le développement assez important d'un format qui n'a pas toujours été utilisé à sa juste valeur, l'EP. C'est un espace de créativité, de jeux et d'expérimentation, une zone bien plus libre qu'un album. Qui reprocherait à un EP des interludes étranges ou de s'essayer à de nouveaux genres ? C'est probablement dans cet état d'esprit que The Voluntary Butler Scheme a du concevoir ce Chevreul EP tant il dénote avec son album sorti il y a un an et demi maintenant.
On retrouve le Rob Jones que l'on connaissait sur To The Height Of A Frisbee, celui qui explore les grooves sixties soyeux et chaleureux, les lignes de basses rhythm'n blues avec une certaine facilité, sans verser dans la contrefaçon Motown éhontée très appréciée ces derniers temps. C'est sûrement pour ces trois autres morceaux que l'EP devient le plus étonnant. The Voluntary Butler Scheme s'essaye ainsi au hip-hop instrumental sans intérêt sur Satisfactory Substitute, à une bizarrerie rock sur Do The Hand Jive, amusante mais loin d'être mémorable, et surtout à l'electronica uptempo sur D.O.P.L..
Sans conteste le meilleur morceau du disque, son riff de stylo-phone est excellent et son pied de TR808 secoue les pieds et les fesses. On penserait presque aux récents mouvements club Footwork et Juke, le tout entrecoupé de de chœurs distants et de synthés psychédéliques, avec pour sous-entendu que cette chanson est certainement la plus moderne qu'il ait jamais composé et laisse entrevoir un vraie ouverture qui ne se limiterait pas à ses talents de songwriter sixties badin.
Malgré l'excellente surprise qu'est D.O.P.L., cet EP n'est pas vraiment à la hauteur de ce que l'on attendait de The Voluntary Butler Scheme. Nous l'avions connu plus efficace, et bien qu'ayant décidé d'élargir sa palette, il n'a peut être pas encore réussi à atteindre le niveau de son jeux de prédilection.