On aurait presque attendu cet album si Kid Harpoon n’avait pas sorti ses deux premiers EPs il y a si longtemps, fin 2007 puis début 2008. Entre temps, des dizaines et des dizaines de groupes et d'albums et de chansons et de concerts ont traversé nos vies, et Kid Harpoon a su se faire largement oublier.
On a souvenir que
The First EP et
The Second EP étaient plutôt bons mais n’avaient pour autant pas laissé une trace indélébile dans la pop-folk britannique. On a souvenir d’un chanteur qui s’offrait des écarts vocaux surprenants et osés. Et on a surtout souvenir que les premières compositions de Tom Hull, géniteur de Kid Harpoon, possédaient ce grain de folie et cette originalité qui les rendaient terriblement attachantes.
Once risque ainsi encore moins de rester dans les mémoires tant Kid Harpoon a ici édulcoré sa musique, délaissant l’aspect folk dévergondé qui faisait son charme et le différenciait de la masse. Pop de bout en bout, ce premier album n’a d’intéressant que les quelques poussées d’énergie folk qui sortent des sentiers battus et rebattus X fois (à l'image du tendre
Once suivi du rythmé
Hold On, du rythmé
Marianna suivi du tendre
Childish Dreaming, ...).
Débutant ainsi par les sympathique
Stealing Cars et
Colours,
Once promettait à la première écoute un fil conducteur dans la lignée des premiers efforts de Kid Harpoon. On déchante ensuite vite quand débutent
Back From Beyond et
Buried Alive, respectivement pic rock tout ce qu’il y a de plus banal et déprime acoustique qui ne touche pas spécialement.
Quelques bonnes idées sortent fort heureusement du lot, à l’instar de l’entraînant
Death Of Rose, ou encore du refrain de
Burnt Down House et son cri de victoire à la fin qui aurait cependant mérité d’être plus poussé, plus intense. Seule vraie composition singulière de cet album,
Running Through Tunnels marie violons poignants au chant schizophrène de Tom Hull pour une plage dans la lignée du cabaret sauvage
Aeroplanes & Neon Lights.
A mille lieues de ses débuts, Kid Harpoon, sous la houlette du producteur Trevor Horn (Pet Shop Boys, Grace Jones, Erasure), signe là un album simpliste qui au final ne nous laisse qu'un ou deux véritables coups de cœur sur douze titres quand, en 2007,
The First EP possédait lui cinq titres plus inspirés les uns que les autres.
Espérons donc que ce
Once ne se produise bien qu'une seule fois et que Tom Hull reprenne dans un futur proche le chemin balisé du n'importe quoi folklorique.