Chronique Album
Date de sortie : 07.12.2009
Label : Merok Records
Rédigé par
Thibaud, le 20 décembre 2009
Catchy, puissant. Voici deux adjectifs qui conviennent à merveille pour décrire ce Crime Of Love qu’a commis le duo trash Comanechi. Composé de Simon Petrovitch (guitare) et d’Akiko Matsuura (batterie et chant), les deux anglais de Dalston nous livrent ici un véritable brûlot punk-rock déjanté, mais maitrisé de bout en bout.
Crime Of Love commence en effet par un Prologue qui met rapidement les points sur les « i ». Nous sommes ici en terrain dangereux, dans un canyon où nous guettent guitare et batterie furieuses et déglinguées, et qui ont pour ombre les doux dingues de Sonic Youth ou Whirlwind Heat. L’album est marqué par un son proche du grunge, un grunge particulièrement sous acide où la rythmique est déstructurée, restructurée à une vitesse folle. Déconseillé aux cardiaques, Crime of Love alternent de véritables bombes punk où apparaissent d’autres hallucinés comme Deerhoof ou encore les défunts Be Your Own Pet (le hit Close Enough To Kiss), avec quelques moments beaucoup plus proches d’un blues rock à l’ambiance délicieusement glauque (On’n’On).
Les images de ce crime de Comanechi sont brutales, sexuelles, et volontairement trash. Akiko nous emmène dans des trips entre ambiance criarde et désespérée (R.O.M.P.), établissant une supériorité certaine face aux autres hystériques que l’on avait pu trouver dans Crystal Castles ou Kap Bambino pour ce qui est de la voix. Le duo est puissant, violent, et à travers tout l’album l’atmosphère est suintante de sueur, de sang et de phéromones dignes de réveiller l’instinct le plus primaire.
Crime of Love est un album qui va donc droit au but : percutant, peut-être même assommant, l’œuvre de Comanechi ne plaira pas à tous, certains titres étant même franchement dispensables, comme My Pussy. Cependant, avec un caractère dérangeant, rebutant et pourtant profondément enthousiasmant à la fois, Crime Of Love est ce genre d’album que l’on n’écoutera pas tous les jours, de peur de devenir un sociopathe hyperactif, mais qui nous permettra surement de contenir et d'exprimer intérieurement cette envie certaine de pogo, en ces dures journées d’hiver.