Comanechi

Fin 2009, Comanechi sortaient leur premier album, Crime Of Love et premier raz-de-marée : une déferlante de décibels bruts, un chant rageur, possédé, empreint de folie assumée.

Après avoir conduit les premières parties de Gossip ou encore Yeah Yeah Yeahs avec, de la part de la chanteuse Akiko Matsuura, une trash attitude digne de Peaches, Comanechi reviennent aujourd’hui avec, comme cadeau de Saint-Valentin, ce You Owe Me Nothing But Love. Comme son nom l’indique, il est ici question d’amour, mais pas celui des comédies à l’eau de rose avec Hugh Grant, plutôt l’amour vache et destructeur avec pour toile de fond du sexe, de la tromperie et de la rage. Le décor est posé et on sait d’emblée qu’avec eux, on ne fait pas dans la dentelle.

La marque de fabrique du groupe est ici respectée, à savoir un son punk, avec de gros riffs de guitare et une batterie binaire et lancinante ; ajoutez à cela un chant ultra aigu et gueulard à souhait (comment ne pas penser à Deerhoof pour la folie et l’énergie ou à Kazu Makino de Blonde Redhead pour le côté éraillé et écorché ?) et vous aurez alors un bon aperçu de Comanechi.
Essentiellement basé sur l’énergie et le contraste provoqué par des guitares souvent lourdes (à l’image de Patsy), cet album saura réjouir les fans du genre mais, sans concession, ne ralliera pas les récalcitrants au punk et grunge en tous genres. Le disque transpire le sexe et la débauche, aborde l’inceste, la prostitution, toutes les faces les plus sombres de l’Amour. C’est parfois juste léger comme un Blood Red Shoes ayant mangé un Bikini Kill (24hr Boyfriend) mais lorsque le côté obscur ressurgit, comme c’est le cas pour Die For, ça frappe très fort et les dommages semblent irréversibles.
Un des moments forts de ce You Owe Me Nothing But Love est probablement le contraste entre le tonitruant Patsy et ses huit minutes anxiogènes et la très calme Into The Air, où l’on retrouve jusqu’aux harmonies vocales.

Comanechi prouvent ici qu’ils n’ont rien perdu de leur superbe. Sans crainte, ils continuent d’aborder des thèmes graves avec la puissance et la frénésie du punk.