Blur

Alors que les frères Gallagher auront marqué 2009 par l'arrêt brutal de leur groupe, l'autre front de la bataille britpop, Blur, aura marqué de sa présence l'année passée. Concerts, Best Of, projets de reformation et autres rumeurs auront été couronnés par l'avènement de ce All The People enregistré au célèbre Hyde Park de la capitale, en juillet dernier ; premier des deux concerts consécutifs joués dans le poumon londonien.

Que pouvait donc mijoter Blur l'an dernier ? Un futur album ? Un coup marketing ? Quoi qu'il en soit, le groupe aura marqué 2009 laissant la part belle aux supputations de toutes sortes. Coup du sort, son ennemi juré, Oasis, rendait l'âme un soir d'août... Que penser ? L'occasion peut-être pour le quartet d'Albarn de reprendre la main en cette fin de décennie, après l'évincement de Graham Coxon de la formation, un Think Tank surprenant rompant avec la tradition blurienne et annonciateur des projets solo du leader (Gorillaz ; The Good The Bad And The Queen). A l'image de son Best Of, Midlife, sorti en juin, ce disque est lui aussi une sorte de « Manuel de Blur pour débutant », un panel live de ce que fut la créativité prolifique et somme toute, nettement barrée, de l'une des formations les plus emblématiques des 90's.

Débutant avec un She's So High entonné par le public, la tendance de ce live est lancée. A l'image de la pochette, on imagine un Hyde Park bondé, bras levés reprenant l'hymne avec ferveur devant un Albarn revigoré. Les dix autres prochains titres, répartis ainsi sur le premier disque de ce double album, sont tout aussi jovials. Petit détour vers l'époque Parklife avec le célèbrissime Girls And Boys où l'on imagine un gazon massacré par les bonds du public, talonné par Tracy Jacks et Jubilee. Très vite, une intense bonne humeur communicative émane des enceintes et l'on ne regrette qu'une chose : ne pas avoir eu sa place pour y assister. Point fort, Beetlebum et son riff reconnu par le public dès la première seconde. S'il ne fallait retenir qu'un titre, peut-être serait ce celui-ci, le plus symbolique de cette époque révolue, sublime en live.

Le second volume embraye avec Country House, autre single fort de la bande d'Albarn. Le chanteur remercie le public de cet accueil chaleureux. Toujours dans l'esprit « Best Of », le groupe entonne Parklife, End Of A Century, le superbe This Is A Low, To The End, The Universal et l'inévitable Song 2.
Blur fait du classical Blur et satisfait ses fans qui ne demandaient qu'une chose, revivre ces années de pop glorieuses profondément marquées du charme de l'insouciance. Mais après tout , d'où cela venait-il ? La faute au contexte politique ? A la fraicheur d'un public adolescent ? A l'euphorie générée par la fin du vingtième siècle ? Nul ne saura jamais... Mais aujourd'hui, près de dix ans après le climax de la carrière de Blur, on se demande si tout ceci serait encore possible aujourd'hui. L'insouciance a plutôt fait place à la nostalgie. Il existerait cependant un moyen de trancher, si le groupe faisait son retour en studio. Ainsi pourrait-on vérifier.

Qu'on se rassure, ce n'est pas prévu, 2010 promet donc encore de beaux jours de nostalgie...