The Unwinding Hours

Conçu à l'origine comme le premier album solo de Craig B (ex-Aereogramme), ce premier album de The Unwinding Hours ne serait jamais sans doute jamais devenu ce qu'il est aujourd'hui sans la participation de son compère Iain Cook. Un peu moins de trois années après l'annonce de la séparation de leur formation de toujours, les écossais, rapidement réunis, reprennent leur aventure là où il l'avait laissée, et ce de fort belle manière.

Définitivement enterrées, les influences post-hardcore et métal de leurs débuts laissent ici place à un univers oscillant entre sonorités noisy, pop instrumentale savamment orchestrée, et moments d'accalmie proches assimilables au folk. Plus encore que My Heart Has A Wish That You Would Not Go, leur dernière production commune, ce premier effort studio fait la part-belle à la diversité de leur répertoire, notamment à travers les multiples arrangements mis en œuvre, du piano aux instruments à cordes en passant par les boucles électroniques et percussions pour lesquelles Paul Savage (ex-The Delgados) a été recruté. Le résultat, parfois exubérant, souvent plus intimiste, se veut indéniablement homogène et cohérent, qui plus est porté par une poignée de compositions de haute volée dont les qualités se dévoilent un peu plus lors de chaque écoute.

Si le mariage entre les titres les plus acoustiques et la voix de Craig B, devenue de plus en plus douce et cristalline au fil des années, semble fait pour durer, les réussites les plus évidentes de ce disques naissent ici dès lors que le duo n'hésite pas à complexifier son écriture. On pourrait ainsi citer les progressifs Knut et Peaceful Liquid Shell dont les montées finales sont de petites merveilles précision, le mystérieux Child ou encore le très immédiat Tightrope auquel une carrière de single pourrait tendre les bras, mais le disque est au final dominé par une sensibilité pop très marquée. Parfois assumée à l'image d'un Solstice basé sur un chant posé, une guitare acoustique et quelques notes de piano savamment dosées ou encore un There Are Worse Things Than Being Alone très prenant.

Accessible et envoûtant sans laisser de côté les expérimentations sonores propres à Aereogramme, ce premier effort de The Unwinding Hours constitue une évolution indéniable pour les deux écossais plus inspirés que jamais après une période de repos forcé.