Chronique Album
Date de sortie : 20.08.2012
Label : Chemikal Underground/PIAS France
Rédigé par
Julien Soullière, le 11 août 2012
A l’origine, le premier opus de The Unwinding Hours devait permettre au leader de feu-Aereogramme d’endosser les frusques qu’aiment à porter les loups solitaires, lui qui semblait désormais aspirer à ramer de ses propres pagaies. Dommage, car qu’elles soient vieilles ou mauvaises, les habitudes ont la dent coriace : voilà qui explique sûrement pourquoi Iain Cook, entre autres guitariste du groupe défunt et précédemment nommé, s’est finalement vu offrir une place à bord de ce nouveau navire en partance. Et il faut croire que même après la mort, une alchimie est toujours possible au sein d’un vieux couple de musiciens, car voilà que The Unwinding Hours remettent le couvert deux ans après un coup d’essai passé, il faut bien le dire, complètement inaperçu.
S’il s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur, Afterlives apparait comme autrement plus cohérent dans son écriture, chaque nouveau morceau venant confirmer l’impression d’homogénéité qui se dégage du disque. Du reste, on prend les mêmes ingrédients pour mieux recommencer la recette : en résulte une nouvelle œuvre que l’on qualifiera de post-pop, sorte de post-rock un brin édulcoré(un chant plus présent, des compositions moins sinueuses et longilignes, des montées en puissance moins systématiques), où les nappes instrumentales se taillent toujours la part du lion.
Avec leur habituel sens de l’orchestration, les écossais nous ont donc préparé une nouvelle fournée de morceaux que l’on qualifiera pour beaucoup de « mille-feuilles sonores », dans lesquels s’entrelacent avec une exquise précision cordes, claviers, perçussions, et autres sonorités électroniques, ces dernières étant parfois très présentes, sur le titre Skin On Skin notamment. Toujours portés par la délicate voix de Craig B, ce qui n’est pas sans conforter l’aspect très easy-listening des compositions du groupe, sans que ces dernières soient simples d’architecture pour autant, ces dix inédits sont tantôt animés par un fort élan épique (Break et Say My Name), tantôt épris d’une tristesse couleur pluie (The Dogs et Day By Day), se faisant alors bien plus calmes et sobres.
Si Afterlives est un disque agréable et maîtrisé, cela ne fait pas de lui un objet inoubliable pour autant. Rien ici ne saura justifier une écoute répétée sur le long terme et, finalement, la malédiction qui frappait jusqu'à là Iain Cook continue son oeuvre : l'homme ne connaitra sans doute jamais le succès (hormis d'estime) sous ce nouveau pseudonyme non plus.