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Turin Brakes

Outbursts

Turin Brakes - Outbursts
Chronique Album
Date de sortie : 01.03.2010
Label : Cooking Vinyl/PIAS France
4
Rédigé par Mélissa Blanche, le 23 mars 2010
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Pour leur cinquième opus, Outbursts, les deux membres de Turin Brakes ont décidé de rentrer au bercail, retrouvant ainsi les traces d’un style très acoustique qui leur avait apporté le succès à leurs débuts. Le duo prouve de nouveau ses talents mélodiques mais malgré ses nombreuses qualités, l’album souffre un peu de ses arrangements hâtifs et de ses emprunts un peu trop ostentatoires.

Le disque s’ouvre sur Sea Change, certainement la meilleure chanson de l’album et la mieux arrangée. Le ton monte crescendo, sur une mélodie originale, laissant place à de plus en plus d’instruments. Les voix ont une bonne profondeur, ce qui fera parfois cruellement défaut dans le reste de l’album. On peut voir un petit clin d’œil, peut-être involontaire, au passage « somebody helps me yeah » dans la chanson Stayin' Alive des Bee Gees. Les chansons qui suivent n’auront malheureusement pas toutes la même efficacité. Mirror continue à attirer l’attention, et témoigne d’une recherche musicale mise en valeur par le rythme original de la guitare avec de nombreux contretemps et la chaleur de la voix d’Olly Knights. Sans oublier un beau refrain qui rompt avec le rythme du morceau et dont les paroles, sur un ton doux-amer, peuvent même faire sourire, comme en témoigne le merveilleux « Let the universe do its worse ».
Belle performance vocale sur Rocket Song également, sur laquelle la voix monte du très grave au très aigu. On s’attardera aussi sur The Invitation, qui peut charmer par son atmosphère un peu onirique, de même que The Letting Down pour son côté mélancolico-poétique. « Just let us drift away » nous chante Olly Knights. Et à ce propos, le goût qu’ont les deux musiciens pour l’introspection transparaît particulièrement dans ces deux morceaux: « All of these years, I’ve been dreaming a life I don’t need but today could you rescue me? ». Et enfin, Never Stops se démarque avec brio du reste de l’album, dans un style bluesy qui évoque beaucoup Tracy Chapman : une guitare acoustique et une voix intense et sincère.
Mais ensuite Turin Brakes peine à surprendre. Le duo se laisse prendre au jeu des influences. On ne peut pas ne pas citer Will Power, qui fait évidemment penser à With Or Without You de U2, à cause de ses harmonies vocales et surtout de son rythme extrêmement ressemblant. De même, Apocolips rappelle nettement America et leur fameux Horse With No Name. Et puis, quelques chansons font plutôt pâle figure sur un tableau jusque là assez plaisant. C’est le cas notamment de Paper Heart, qui paraît un peu trop mièvre. Radio Silence, de son côté, n’est pas mise en valeur par l’arrangement. Et c’est dommage, parce que c’est une belle chanson, avec une jolie mélodie efficace, quoique le schéma de la montée vers les guitares électriques reste un peu trop classique.

L’album a donc beaucoup pour plaire, mais le plaisir ne sera pas immédiat ni entier. Et après tout, on sait bien que Turin Brakes peut mieux faire.
tracklisting
    1. Sea Change
  • 2. Mirror
  • 3. Rocket Song
  • 4. Paper Heart
  • 5. Invitation, The
  • 6. Will Power
  • 7. Apocolips
  • 8. Embryos
  • 9. Never Stops
  • 10. Letting Down, The
  • 11. Radio Silence
  • 12. Outbursts
titres conseillés
    Sea Change, Mirror, Never stops, The Invitation
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