Chronique Album
Date de sortie : 15.03.2010
Label : Acid Jazz
Rédigé par
Thibaud, le 31 mars 2010
Autant vous l’avouer tout de suite, j’aurais essayé. Oui, j’ai tenté d’accrocher à cet album qui m’avait un tant soit peu fait de l'œil, de par son gage de qualité approuvé par le génial Paul Weller. Mais voilà, au fil des écoutes, l’album de The Moons est une déception, de par un groupe qui peine à convaincre en nous donnant un disque mou, sans grande inspiration
Ces mots peuvent paraître durs, mais c’est tout ce que je retiens de mon voyage avec ces lunes bien pâles. Pourtant, tout ne commençait pas si mal, avec ce Don't Go Changin' entraînant, et qui fait office de bon ouverture d’album. La voix d’Andy Crofts est intéressante, proche de celle des Bishops. De plus, les influences sont perceptibles immédiatement, et cette pop « mod » héritée des Small Faces, Style Council ou encore Who ne pouvait qu’être appréciable. Ainsi, l’album nous balade gentiment sur quelques titres de cette trempe, toujours très rythmé, ce genre de pop songs que l’on peut facilement chantonner les premiers jours du printemps. Chinese Whispers et Torn Between Two en sont les parfaits exemples, et restent au final les deux titres véritablement intéressants sur ce disque.
Car l’on regrette ensuite le manque de prise de risque de The Moons, qui nous livrent un album qui se ressemble de bout en bout. L’homogénéité, qu’on peut parfois faire passer pour une qualité, devient ici un véritable problème, tant le son du groupe devient répétitif, amenant l’auditeur à perdre toute saveur lors de l’écoute. Si Nightmare Day s’en sort plutôt bien, avec son final relativement envoûtant, on est déçus de voir à partir de ce moment une seconde moitié de disque sans ambition, avec des titres qui peine à nous surprendre : How Long, titre qui tire justement sur la longueur, Everyday Heroes, pop song presque indigeste et sans véritable fougue, ou encore Last Night On Earth, qui reste le titre qui remonte un peu le niveau de cette seconde moitié, même si là encore on est face à une incroyable sensation de déjà-vu.
C’est bien là le problème de cet album, qui aurait mérité d'être plus complexe, et surtout plus percutant. Si l’on peut accrocher à ce disque sur sa première moitié efficace, énergique et qui intègre particulièrement bien les influences du groupe, force est de constater que ce dernier se repose sur la même structure pour nous servir des chansons sans grand intérêt, qui font presque office de remplissage. Le plus ennuyeux, dans tout cela, c’est que ces chansons arrivent trop tard, comme si celle-ci avait déjà été trop entendue, remaniés, reprises... Au fond, The Moons se sont peut-être trompés d’époque, car avec ce disque, ils nous offrent un objet un peu dépassé, trop passéiste. Dommage, ce ne sera certainement pas avec un album de cette trempe qu’ils décrocheront la Lune.