The Lodger

Impossible de ne pas aimer ou au moins respecter The Lodger, un groupe profondément sympathique, intègre et surtout attachant. Mais, comme nous cessons de le remarquer à chaque chronique de disque du groupe, très apprécié dans les rangs de Sound Of Violence, le succès les fuit. La mélancolie, la délicatesse et le charme sont-elles des valeurs contemporaines ? Le succès incontestable d'un groupe proche tel que Fanfarlo tend à la démontrer. Quel est donc le problème ?

Toujours fortement accroché à un son 80s-90s, un large pied dans la twee, le spectre des Wedding Present ou d'Orange Juice plane sur Flashbacks. Le disque manque peut-être de potentiels tubes, malgré l'excellent Nothing's Impossible, sa guitare sautillante et surtout son clavier ska, point d'orgue de l'album, un condensé (de moins de 2 minutes) du savoir faire de The Lodger en matière de pop song qui balance. Nous retiendrons aussi Have A Little Faith In People, plus traditionnelle, mais toujours bourrée d'élégance, d'amabilité et de modestie.
Pourtant, plus encore que dans ses précédents albums, le groupe a ici poussé un peu loin le travail d'arrangement incluant cuivres et cordes. Le résultat est probant, comme sur l'irrésistible The End Of The Affair. Le reste de l'album n'est peut être pas aussi consistant mais The Lodger reste un bon élève. Malgré tout l'amour que nous lui portons, Flashbacks tourne parfois à l'exercice de style, à l'hommage, et c'est peut être ce petit grain de folie et de singularité qui manque au groupe pour émerger.

The Lodger ne sont pas aussi mystérieux que le livre de Marie Belloc Lowndes dont ils tirent leur nom. Ces enfants prodigues d'une culture pop britannique millésimée prouvent une fois de plus avec Flashbacks qu'ils figurent parmi ses plus fringants héritiers.