The Lodger

The Lodger reviennent après une pause de dix années. Ben Siddall, compositeur du groupe, réunit à nouveau ses camarades après une décennie de vagabondage pour ce quatrième album studio intitulé Cul-de-sac Of Love. Composé et mis en boîte en pleine pandémie, l'album riche de treize titres prouve que le retour aux affaires a été prolifique.

Pour rappel, le trio de Leeds avait fait une entrée en scène remarquée en 2007 avec Grown-Ups, pur album de pop brillante aux harmonies de haute-volée. Le groupe nous avait livré dans la foulée Life Is Sweet (2008) et Flashbacks (2010) qui, tout aussi joliment écrits, commençaient néanmoins à perdre en originalité, maintenant le groupe dans un style peu évolutif.
Alors, que se passe-t-il dix ans après ? Ici, pour le plus grand plaisir des fans, The Lodger nous livrent du The Lodger. Comprenez : treize morceaux très bien écrits, aux mélodies qui tapent dans le mille car répondant aux codes intemporels d'une pop faite de charme, de douceur, et menée par cette voix d'éternel adolescent amoureux qu'a su conserver Ben Siddall.

Comme son titre l'indique, Cul-de-sac Of Love traite d'amour sur un ton juvénile, comme si nos amis en étaient restés à cette phase pas toujours confortable des premières histoires de cœur. Musicalement parlant, l'album se scinde en deux parties : jusqu'à mi-course, les titres passent d'une power pop digne des Nada Surf ou Weezer des années 90 (l'excellent titre d'ouverture Black And White, Waisting My Time With You) à une pop feel good qui respire le meilleur de The Picture Waves ou Teenage Fanclub (Cul-de-sac Of Love, Perfect Fit).

Quelques digressions des plus dynamiques pointent le bout de leur nez avec la percussion ska de Dual Lives et le funky I'm Over This (Get Over This) . Ces deux titres permettent vraiment à The Lodger de sortir de leur zone de confort.
Mais s'enchainent alors maladroitement quelques morceaux à la formule plus qu'éculée. Le timbre cajolant de Ben Siddall ne suffit plus pour porter des titres trop simplistes. Ce qui défile entre Stop That Girl ! et No No No nous freine brusquement dans notre entrain car manque de relief. Le disque se met alors à ronronner pendant cinq longs titres. Une étincelle de vivacité jaillie néanmoins pour conclure avec le raffiné There Is Something In My Eye et My Poor Mind, à la sonorité country rigolote.

Chaque morceau répondant à des codes musicaux parfaitement maitrisés par The Lodger, Cul-de-sac Of Love paraitra comme le parfait album du come-back pour les fans fidèles. Pour celles et ceux qui s'étaient laissés charmer par Grown-Ups mais avaient déjà senti un peu de redite par la suite, l'effet risque de se répéter.
Néanmoins, le talent d'écriture, le sens des harmonies et surtout la voix toujours aussi séduisante de Ben Siddall restent des valeurs sûres qui permettent à The Lodger de trouver leur place dans notre discographie qui a réellement besoin d'optimisme en ce moment.