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David Gray

Foundling

David Gray - Foundling
Chronique Album
Date de sortie : 16.08.2010
Label : Mercer Street Records/Downtown Music
35
Rédigé par Maxime Delcourt, le 29 août 2010
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L’air de rien, David Gray accouche d’un nouvel album un an à peine après Draw The line. Afin d’offrir un aspect cinématographiquement plus parlant à l’album, celui-ci a été divisé en deux volumes. L’idée est séduisante mais qu’en est-il réellement ? Est-ce la bande son d’un film qui n’existera jamais ? Un psaume annonçant le temps de l’innocence ? Immersion.

Foundling pourrait aisément être considéré comme une renaissance par l’artiste. Et pour cause. Il s’éloigne des chansons à tendances commerciales, un peu simplistes et dispensables de Draw The line pour s’orienter vers des sons musicalement plus intéressants. Un regain d’intérêt provoqué par la sincérité de ses nouvelles compositions dont Foundling, morceau éponyme de l’album, en est le sommet sans âge mais pas sans âme. Chaque murmure sonore, aussi sauvage soit-il, aussi charmant soit-il, prouve que Foundling n’est pas le son d’une époque, ni d’un lieu : c’est le son de la félicité. L’écoute terminée, on peut d’ailleurs facilement s’imaginer, mi-perdu, mi-hypnotisé (Who’s Singing Now) jusqu'à se faire un trip à la Into The wild.

Malgré tout, Foundling pêche par sa longueur et parfois par son manque d’audace. Pourquoi proposer un double album alors si nous avons l’impression que l’ensemble des sons, l’ensemble des mots autour de nous, ne sont qu’un éternel recommencement ? Si l’artiste ne s’éloigne jamais des chemins déjà balisé ? Tantôt sous la pluie, tantôt sous le soleil, si possible en été, parfois en automne, David Gray voyage avec son baluchon avec comme correspondant irlandais Damien Rice. La force (si l’on peut utiliser ce terme) de Foundling, c’est que, malgré des mélodies qui pourraient lasser au bout de trente minutes, David Gray parvient à maintenir nos oreilles attentives jusqu’au final du deuxième volume, gardant un niveau qui, s’il perd par manque d’audace (Forgetting), gagne par son pointillisme (In God’s Name (For Bryan part.1)) et sa crédibilité (Holding On).

Même si son album ne va pas de l’avant, il s’écoute comme on observe les vieilles photos en noir et blanc de nos parents. Déniant le présent, le regard rempli de souvenirs inexacts, chérissant chaque instant pour enfin nous diriger lentement et paisiblement vers cet ailleurs que nous recherchons inconsciemment. David Gray, lui, est visiblement entre deux âges de la vie. Entre le moment où l’on croule sous la pluie des sarcasmes et celui où tout parait possible. Une véritable renaissance on vous dit. Il est d’ailleurs dans son plus simple appareil à la recherche de quiétude et de solitude. Guitare et piano accompagne à merveilles son chant salvateur pour parvenir à une cohésion à la fois sublime et naturel (Old Chair).

Au final, Foundling est bien la Bande Originale d’un film aux allures de fin du monde, parfois à l’eau de rose, mais tellement aventureux. En attendant de poser un regard sur cet étrange road-movie, on peut toujours se l’imaginer. Après tout, le rêve ne se confond t-il pas avec la réalité ?
tracklisting
    CD1
  • 1. Only the Wine
  • 2. Foundling
  • 3. Forgetting
  • 4. Gossamer Thread
  • 5. The Old Chair
  • 6. In God's Name (For Bryan Part.1)
  • 7. We Could Fall In Love Again Tonight
  • 8. Holding On
  • 9. When I Was In Your Heart
  • 10. A New Day At Midnight
  • 11. Davey Jones’ Locker
  • CD2
  • 1. Fixative
  • 2. Morning Theme
  • 3. The Dotted Line
  • 4. A Million Years
  • 5. Who's Singing Now
  • 6. Old Father Time
  • 7. Indeed I Will
  • 8. A Moment Changes Everything
titres conseillés
    Foundling - In God's Name (For Bryan Part.1) - Holding On
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