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Yuck

Yuck

Yuck - Yuck
Chronique Album
Date de sortie : 21.02.2011
Label : Fat Possum/Pharmacy Recording Co.
3
Rédigé par Julien Soullière, le 17 février 2011
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Quand deux cinquièmes des sympathiques, mais néanmoins défunts, Cajun Dance Party forment un nouveau quintet, c’est avec le regard qui porte au-delà de la grande et belle Atlantique : savamment influencés par des groupes comme Sonic Youth ou Dinosaur Jr., Daniel Blumberg et Max Bloom (qui, pour l’occasion, délaisse sa basse au profit d’une bonne vieille guitare) donnent donc dans le rock à tendance shoegaze, celui-là même qui incendia les terres l’Oncle Sam dans les années 80s et 90s. Distorsions, réverbérations et production « home-made » au programme donc, pour ce premier jet de Yuck, j’ai nommé l’album éponyme.

Ne laissons pas le mystère planer plus longtemps: non, le nom du groupe n’est en rien révélateur de la qualité du disque (mais il pourrait très bien être un petit crochet fait à celles et ceux que le lo-fi écœure, au moins tout autant que le revival brut de décoffrage). En réalité, bien qu’ultra-référencée, la musique jouée par Yuck séduit globalement tout du long des douze titres proposés, et évite allègrement la linéarité, l’album se montrant en effet varié dans ses ambiances comme dans ses tempos. Ainsi, la formation anglaise nous balance tout autant de la chanson guillerette, et presque légère (Georgia), que de la composition plus énergique (The Wall), ou à la limite de l’acoustique (Shook Down). On sent que les héritages et les inspirations ont été digérés, la technicité de la formation faisant aisément le reste.

A bien y réfléchir, ce qui pose finalement le plus problème ici, ça n’est pas que les Yuck nous livrent une sorte d’album hommage, volontaire ou non, à une tendance musicale ou à des groupes qui les ont marqués étant minots (et puis, si cela peut en amener certains à découvrir des formations plus anciennes... les séances de rattrapage, ça existe !), mais bien que le disque se montre profondément inégal. Outre le fait que certains titres semblent tirer en longueur, force est de constater que les morceaux les plus calmes supportent difficilement la comparaison avec les autres, plus enjoués et plus fougueux. Il n'est pas évident, donc, que tous les titres passionneront à niveau égal ceux qui se laisseront tenter par l’album.

Avec Yuck, la bande à Bloom et Blumberg signe donc un disque qui transpire l’amour qu’a le groupe pour la musique et le travail bien fait. En résultent des moments rock intenses et bien exécutés, entrecoupés néanmoins de parenthèses plus discutables. Un groupe encore en rodage, mais qui sait se laisse savourer (tout comme leur blog, que l’on vous invite à visiter ici).
tracklisting
    1. Get Away
  • 2. The Wall
  • 3. Shook Down
  • 4. Holing Out
  • 5. Suicide Policeman
  • 6. Georgia
  • 7. Suck
  • 8. Stutter
  • 9. Operation
  • 10. Sunday
  • 11. Rose Gives A Lilly
  • 12. Rubber
titres conseillés
    Holing Out, Suicide Policeman, Georgia
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