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Yuck

Glow & Behold

Yuck - Glow & Behold
Chronique Album
Date de sortie : 30.09.2013
Label : Fat Possum/Pharmacy Recording Co.
35
Rédigé par Amandine, le 25 septembre 2013
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On savait Daniel Blumberg, tête pensante de Yuck, en gravitation permanente depuis bien longtemps ; lors de notre première rencontre avec le co-fondateur du combo londonien, peu après la sortie du premier album éponyme de la formation en 2011, il évoquait déjà ses escapades adultérines. Puis vint la sortie officielle du disque d’Oupa, premier projet solo (mis depuis de côté afin de se concentrer sur Hebronix, nouveau groupe dont l’album est sorti un peu plus tôt cette année) de Blumberg. Dès lors, nous pouvions nous douter que les jours de Yuck étaient comptés et c’est il y a quelques mois, alors que l’on attendait l’annonce de la préparation d’un second LP, que la nouvelle est tombée : Dan quittait le groupe, laissant les trois membres restants dans l’expectative quant à leur devenir, sans chanteur ni compositeur. Passée la stupéfaction, les jeunes gens se sont vite remis en selle : Max Bloom, guitariste et compositeur à ses heures, s’est tout naturellement imposé comme nouveau leader. Ed Hayes, ami de longue date, a alors rejoint le trio en tant que guitariste et, loin de penser à abandonner, Yuck, sous un nouveau line-up, accouche aujourd’hui de leur deuxième album intitulé Glow & Behold.

Le changement de chanteur est pour un groupe une épreuve difficile et décisive (nous avons pu le constater, dans un tout autre style, avec les pérégrinations de Gallows depuis plus d’un an). Pour Yuck, l’épreuve était double : après la sortie de Yuck en 2011, le groupe se devait de se renouveler et d’asseoir la notoriété qu’il s’était vu attribuer. Résorber l’empreinte de Blumberg et tenter de la faire oublier se révélait un challenge compliqué.
Enfermé dans un studio en pleine forêt, avec Chris Coady, producteur de Smith Westerns, groupe avec lequel les Anglais avaient partagé l’affiche, Yuck n’ont pas tenté de réécrire le passé. Ne cherchant pas à tout prix à reproduire un quelconque revival grungy comme trois ans auparavant, Max Bloom a au contraire laissé parler son inspiration. En résulte une série de surprises traduisant son univers déchiré et brumeux.

La variété des ambiances et la plus grande richesse instrumentale (notamment la –trop ?- forte présence de cuivres sur plusieurs titres) sont bel et bien la grande nouveauté de Yuck version 2.0. Néanmoins, comme ils auraient pu le faire pour un premier jet, ils s’engouffrent dans les brèches qu’ils ont eux-mêmes ouvertes. L’entame se veut légère, probablement trop pop et manquant de profondeur et c’est alors que bondit Middle Sea où l’âme du groupe ressurgit enfin et où les guitares résonnent à nouveau. Rebirth, dans la foulée, ancre le renouveau composé d’une dose de pop non négligeable mais ici bien contrebalancée par le rock gras et pêchu. Le grunge est ici remplacé par un son lorgnant plus sur le chillwave, empreint de mélancolie. Yuck osent tout, même la ballade pop acoustique (Nothing New) où la voix, bien que flirtant sans cesse avec la fausseté, se déchire dans une longue complainte.

Au lieu d’assécher l’inspiration du groupe, le départ de Daniel Blumberg a au contraire boosté Yuck, lesquels voguent vers de nouveaux horizons avec ce Glow & Behold. Quelques tâtonnements de débutants n’effacent tout de même pas la volonté et l’audace dont Max Bloom a pu faire preuve tout au long de ces onze titres. Il faut se faire une raison : Yuck ont troqué leur son grunge pour une musique plus pop et variée. Passée la surprise, il faut ensuite digérer toutes ces nouveautés.
tracklisting
    01. Sunrise in Maple Shade
  • 02. Out of Time
  • 03. Lose my Breath
  • 04. Memorial Fields
  • 05. Middle Sea
  • 06. Rebirth
  • 07. Somewhere
  • 08. Nothing New
  • 09. How Does it Feel
  • 10. Twilight in Maple Shade (Chinese Cymbals)
  • 11. Glow and Behold
titres conseillés
    Middle Sea, Nothing New
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