Chronique Album
Date de sortie : 21.02.2011
Label : Popsex/Wichita Recordings
Rédigé par
Aurélien, le 3 mars 2011
Après avoir dévoilé au compte-gouttes une collection de singles plus ou moins accrocheurs depuis presque deux ans, il était temps pour le chanteur Frankie Francis et ses quatre musiciens aux cordes sensibles de nous livrer clé en main un premier effort studio qui commençait à se faire attendre impatiemment.
Vous l’avez bien compris, c’est finalement chose faite avec l’affamé Hunger et ses dix titres aux sonorités pop, le tout sorti sur leur fidèle label Popsex, évidemment.
Un premier constat, les anglais font dans le recyclage musical en incluant sur l’objet en question pas moins de cinq morceaux que l’on qualifiera de poussiéreux et déjà relativement éprouvés pour les plus au courant d’entre nous. Le rugueux Ungrateful, le rythmé Hunger, la fausse ballade Fragile, le remuant Tender, ainsi que le sentimental Want You Back, pour ne pas les citer. On a vite cette fâcheuse impression d’avoir à faire à un simple recueil de singles et c’est bien dommage. Même si les jeunes membres du groupe essayent toutefois de nous duper par une légère remise au goût du jour, le ravalement de façade ne fait point de merveilles pour ces quelques pistes ternies par l’âge. Au final, rien ne saurait vraiment contrecarrer notre lassitude criante de retrouver l’équivalent d’une moitié de vieilleries musicales sur la précieuse galette.
Artistiquement, c’est un peu décevant pour de jeunes musiciens qui se veulent créatifs. A ce petit jeu, on se dit que ces derniers devraient tout simplement prendre exemple sur leurs aînés souvent capable de pondre l’équivalent de plus d’une douzaine de titres en un temps record.
Peu importe, revenons à l’essentiel et posons-nous la question suivante : qu’en est-il du reste de cet album Best Of qui a donc initialement perdu des points en nous infligeant un vrai sentiment de déjà-vu légitime, après seulement quelques écoutes ? A vrai dire, la réponse coule vite de source tant Hunger nous laisse sur notre faim. En effet, parmi les semi-nouveautés que proposent les cinq de Sunderland, aucune d’entre elles n’a malheureusement la grâce ou le tact de toucher nos cordes sensibles. Pas même l’introductive Photograph qui commence vocalement tout en douceur pour ensuite violemment finir sur une cadence infernale, mixant coups de riffs entêtants, chœurs crescendo et un Frankie survolté. Ni même, la lilliputienne Possibilities et ses sonorités rock un tantinet old school, le refrain attirant de That Postcard ou la ligne de basse de l’extravagante It’s Obvious ou encore l’ascenseur émotionnel Don't Look Surprised et son clavier épisodique, bref rien n’y fait.
A l’heure du bilan, d’un côté, les britanniques de Frankie & The Heartstrings peinent à nous convaincre et nous déçoivent par la même occasion, ressassant à nos oreilles exigeantes une flopée de notes bien trop familières. Il n’empêche, d'un autre côté, même avec beaucoup de mauvaise volonté, il est dur de critiquer jusqu’au bout le son du groupe car, en tant que telle, leur pop est racée et débordante d’énergie, le chant frivole du jeune Frankie à la mèche blonde se distingue entre cent et les nombreuses mélodies vintages jouées par le groupe auront de quoi séduire certains.
Tout ceci ce n’est indiscutablement pas assez proposé pour soulever l’enthousiasme chez des suiveurs de longue date qui attendaient bien plus qu’une simple compilation de singles façon Hunger pour vibrer musicalement au son de la potentielle créativité d’un groupe, qui aurait pu largement mieux faire.