logo SOV

autoKratz

Self Help For Beginners

autoKratz - Self Help For Beginners
Chronique Album
Date de sortie : 20.06.2011
Label : !K7 / Bad Life
35
Rédigé par Maxime Delcourt, le 17 juin 2011
D’un côté, des quartiers grisâtres, de l’autre, des villes au sommet de l’aristocratie, au beau milieu, des clubs undergrounds. L'Angleterre est depuis de très nombreuses années la terre de tous les contrastes musicaux. En dehors de ce postulat, c’est aussi le parangon des premiers croisements entre pop et électronique. Après avoir bénéficié des projecteurs toujours très ciblés du label Kitsuné, d’un premier album relativement bien accueilli, autoKratz, l’un des derniers groupes témoins de cette effervescence, signe son retour ces jours-ci avec Self Help For Beginners. Attention, un premier album bien accueilli n’est pas foncièrement le sésame d’une carrière. Le danger est évidemment de céder aux sirènes des radios et des tubes « faciles ». Grâce à un certain talent, et non à la hype, autoKratz s’en sort plutôt bien.

Pour l’occasion, le combo de Londres met tous les atouts de son côté avec un casting très impressionnant : Peter Hook (bassiste de Joy Division et New Order), Andrew Innes (guitariste de Primal Scream) et Jagz Kooner (producteur de Primal Scream et Kasabian). Avec une telle équipe, le risque était moindre mais AutoKratz vise juste et dézingue. Pris dans une gigantesque vague de son, les auditeurs, clubbers ou amateurs, n’ont qu’à bien se tenir. Les réacteurs du premier effort ont fini de gronder, le groupe a préféré cesser le bruit pour prendre un sérieux virage pop. Bien qu’étant au cœur d’un mouvement de mode, autoKratz se livre ici à des expériences oniriques et archaïques. Une pop électronique sombre, une techno garage, des dancefloors en ébullition, voilà autant d’éléments d’avant-garde qui permettent de s’extasier face aux tubes (Becoming The Wraith et Fireflies) en costume d’hymnes (Last Night et Kick) d’autoKratz. Une sphère de luxe et de névrose.

En effet, une fois le premier morceau terminé, l’album s’emballe. Et pas qu’un peu ! Des claviers vrombissants aux synthés rutilants, en passant par d’extrêmes distorsions, les sales gosses anglais prouvent au monde des machines qu’ils sont capables, à eux seuls, de relancer l’ambiance en fin de soirée. Cela peut paraitre un peu too much, c’est surtout férocement excitant. Si certains morceaux sont excellents, d’autres, en revanche, se distinguent par leur inexistence. Le groupe y passant complétement au travers. The Seventh Seal et The Fallen patinent un peu et, pour le coup, cèdent à la tentation des ambiances montantes, remontantes encore et encore jusqu’à instaurer la monotonie. En s’adonnant à de telles facilités où la mégalomanie prend sans doute le dessus, le duo apporte tout de même un précieux conseil à ceux qui se lancent dans l’électronique : il ne faut jamais péter plus haut que son popotin.

Derrière l’esthétique franchement spectrale et rétro, on sent une envie bouillante d’exploser. Provocants à souhait, autoKratz entrent dans une trance martyrisante leur permettant de passer d’un son à un autre en se moquant bien des lois de la physique dite traditionnelle. Comme quoi il est possible de produire des choses complexes, tubesques et dansantes, sans pour autant intellectualiser la démarche.
tracklisting
    01. Opposite of Love
  • 02. Becoming the Wraith (Featuring Peter Hook)
  • 03. Fireflies
  • 04. Last Light
  • 05. The Seventh Seal
  • 06. Skin Machine
  • 07. Kick (Featuring Andrew Innes)
  • 08. The Fallen
  • 09. My Own Black Heart
  • 10. R.I.S.E.
  • 11. Their Gun
titres conseillés
    Kick - Last Light - Becoming The Wraith
notes des lecteurs
notes des rédacteurs
Du même artiste