Chronique Album
Date de sortie : 31.01.2005
Label : Fantastic Plastic
Rédigé par
Wilfried, le 23 février 2005
Les Beat Up, ont les cheveux longs et bruns, viennent de l'est londonien, sont un groupe en The (encore !) et font du garage-rock (encore bis !). Pas vraiment de quoi s'emballer à première vue, tant ce décor apparaît lassant et cliché. Sauf qu'il serait une bien belle erreur de s'arrêter là , Black Rays Defence prouvant que ces anglais sont quand même un peu plus qu'un énième groupe de la hype MTV2, porteurs occasionnels de casquettes et au look de camionneurs américains.
On les avait connu, au départ, débutants sous le patronyme de The Beatings. Deux singles prometteurs Bad Feeling et Jailhouse, quelques apparitions sur des compils et des tournées avec les Datsuns, Libertines ou JSBX avaient déjà commencé à créer un léger buzz. Vite retombé finalement, la faute à un long silence mêlé à quelques déboires juridiques (ndlr : leur nom étant déjà utilisé par un groupe de Boston). Les revoilà donc deux ans plus tard, pour leur debut-album, avec un nouveau nom, The Beat Up, et un atout majeur dans leurs guitares : Kevin Shields.
Issue d'une rencontre fortuite (deux des membres des Beat Up ont construit le nouveau studio de Kevin Shields), la collaboration entre le génie de My Bloody Valentine et les londoniens se révèle surprenante tant on n'imaginait pas le maestro s'intéresser à ce type de groupe. Et l'essai est plutôt concluant !
Si Black Rays Defence ne renie rien des origines des Beatings, un punk rock de première classe, très rythmé et aux guitares fusantes, certes moins brut que les Eighties, plus polissé qu'un Mclusky, d'apparence assez simple et très efficace (les singles Messed Up et Alright), le groupe a su évolué et son songwriting diffère maintenant quelque peu, moins crade, plus travaillé.
Mais les Beat Up restent foncièrement les mêmes, chaotiques et exubérants, ils jouent désormais dans une cour plus ouverte où gravitent sur ses frontières les Franz Ferdinand ou Futureheads d'une part, Datsuns et Von Bondies de l'autre. Black Rays Defence ne contient pas beaucoup de répits, les anglais sont à l'attaque constamment sur 33 minutes.
Difficile alors de juger l'apport de KS, et sa part dans l'évolution du son du groupe, l'irlandais les aurait surtout éclairé dans la recherche de leur propre son bien plus qu'il ne leur aurait imposé sa vision des choses. Mais à écouter et à réécouter, on remarque un travail méticuleux sur les guitares et des nappes envoûtantes (The Flame). La patte exigeante de Kevin Shields sans doute.
Toujours est il que le résultat reste suffisamment intéressant pour permettre aux Beat Up de reprendre le chemin qu'ils avaient soudainement interrompu. Dans un nouveau costume, plus propre cette fois ci, plus charitable également. Mais toujours aussi rock...