Chronique Album
Date de sortie : 19.09.2011
Label : Split Records
Rédigé par
Fab, le 14 septembre 2011
Si ce premier album de Flash Fiktion avait vu le jour il y a trois ans, nulle doute que de nombreux observateurs les auraient affilié au mouvement nu rave monté de toute pièce avec l'avénement des Klaxons, Late Of The Pier, Hadouken! ou autres Shitdisco. Délestés de ce qui aurait pu devenir un poids écrasant, Flash Fiktion et leur electro-pop signent avec leur premier effort éponyme une surprenante réussite tout en tutoyant du bout des doigts bien des clichés du genre.
Là où beaucoup d'autres se sont brûlés les ailes en cherchant à renouveler des recettes connues de tous, Flash Fiktion ont choisi de laisser parler leur créativité avec une simplicité déconcertante. Ceux que l'on aurait pu prendre pour des nouveaux venus auraient-ils tiré les leçons de leurs échecs passés ? Après avoir connu un semblant de succès au sein de Switches en 2007, Matt Bishop et Ollie Thomas changent ici leur fusil d'épaule, s'éloignant de leurs influences brit pop et power pop pour s'intéresser de plus près aux sonorités électroniques : tout au long de ce disque, que le coeur de chaque composition soit punk, pop ou plus expérimental, l'importance des claviers n'est jamais démentie. On pourrait certes reprocher aux quatre garnements de parfois trop se disperser, sautant de genre en genre pour chaque nouvelle composition, mais l'entrain découlant de l'écoute de chacune d'entre elles fait la force du groupe. En dépit du sentiment dé déjà-vu et déjà-entendu prenant ponctuellement le dessus, rarement l'auditeur ressent ici l'ennui.
La première moitié du disque est un véritable sans faute, les singles potentiels s'enchaînant à un rythme effrené, le tout avec une diversité bienvenue. Certes la voix de Matt Rokk prend de temps à autres des intonations forcées pouvant déranger (Mr And Mr. E), mais les instrumentations le plus souvent placées au premier plan gomment ce léger défaut. Dans des styles différents, de l'electro-punk de Capsules Of Sun au Leni digne des Eagles Of Death Metal, en passant par Rapture Of Your Design ou un Metamorphosis entêtant, Flash Fiktion se démarquent de par l'utilisation de percussions aux influences tropicales et une capacité à jouer sur les tempos à toute épreuve. Moins passionants, Science Of Sleep, 176 et Nautika Girl forment un trou d'air rapidement oublié dès lors que le festif Tomorrow's Festival procède à un ultime coup d'accélérateur, réveillant les quelques malheureux ébranlés par le dérapage ayant précédé l'emballage final.
Bande son d'un potentiel été indien, ce premier effort studio de Flash Fiktion révèle bien des qualités au fil des écoutes. S'il ne passera sans doute pas le cap de la fin d'année, il mérite une attention certaine en cette rentrée musicale bien sage...