Flash Fiktion

Flash Fiktion, vous connaissez ? Trois gars dans le vent, aux origines diverses, ont choisi de poser leur matos à Londres pour monter leur son électro ûnk bien à eux. Ont-ils opté pour l’alternatif Camden Town, au nord, comme bon nombre de leurs prédécesseurs, vous demanderiez-vous ? Et bien non, pour eux, ça sera plutôt les environs d’Elephant And Castle, au sud, zone un tant soit peu malfamée, changeant des schémas préétablis. Il faut dire que le trio d’originaux sort des sentiers battus et semble aimer se mettre en danger, espérant, à leur propres dires, se différencier du mainstream ambiant et pourquoi pas, au final, proposer une alternative musicale hétéroclite.

Pour mener à bien cette noble quête, les trois excentriques ont tout d’abord rejoint les rangs du jeune label Split Records, puis ils se sont offerts les services d’Alex 'Lexxx' Dromgoole, ingénieur du son ayant entre autres travaillé avec Wild Beasts ou encore Crystal Castles. Bien entourés donc, les trois farfelus ont maintenant toutes les cartes en main pour se démarquer du lot en atteignant leurs ambitieux buts artistiques sur ce Leni/Science Of Sleep, dernier single en forme de double face-A décoiffante.
Une identité visuelle forte qui n’est pas forcément toujours du meilleur goût avec, d’un côté, des couleurs psychédéliques flirtant avec le fluo, des délires futuristes flashy et de l’autre, un certain occultisme, grimages et symboles à l’appui (leur page Myspace au goût très discutable et leurs pochettes sont là pour en témoigner), mais qu’importe ! Leur musique est racée, brassée, composée de rythmiques afro-cubaines, de guitares punk, d’une frénésie électronique, de choeurs perçants et d’un réel soucis d’expérimentation instrumentale (on pense par exemple à l’utilisation osée de cloches à vache sur Science Of Sleep.)

Ainsi, il semblerait que le trio n’a vraiment pas froid aux yeux et c’est tant mieux. En effet, avec le déjanté Leni et l’étrange Science Of Sleep, nous avons entre les mains deux titres impressionnants d’audace, deux « objets chantants non identifiés ». Toutefois, il est vrai que ces derniers frisent le ridicule et auraient pu se faire attaquer illico par une critique conformiste ne possédant ni second, ni troisième degré musical. Mais, heureusement pour eux, notre esprit reste ouvert et au final, ce dernier single de Flash Fiktion est accueilli avec surprise et enjouement. Un nouveau mainstream ? A suivre.